À la mémoire des morts de la rue
Un peu de lumière dans la nuit, lors de la journée la plus courte de l’année», c’est ainsi que le diacre Gilles Rebêche résumait cette «volonté d’hommage à tous les morts de la rue, née de la volonté des sans-abri eux-mêmes il y a une vingtaine d’années ».
16 morts de la rue cette année
« Car ces fins de vie solitaires sont une triste réalité qui renvoie à une forme de déni d’humanité. D’autant plus qu’il est malheureusement nécessaire d’y intégrer tous les migrants morts en Méditerranée » ajoutait-il. Joël Resch, le président du collectif «Morts de la rue» a d’ailleurs insisté sur le fait «qu’en accompagnant les morts, nous agissons aussi pour les vivants». Et de fait, vendredi soir, devant la cathédrale toulonnaise et après un émouvant débat, l’hommage public qui a déplacé des dizaines de personnes avait le mérite de redonner une identité et une dignité à des parcours trop tôt interrompus. À l’appel du nom de chacun des 16 décédés des rues toulonnaises de cette année, un participant saisissait la bougie qui le symbolisait pour la déposer devant la pancarte à son nom. Les organisateurs avaient ajouté deux pancartes: l’une pour tous les disparus non recensés et l’autre pour tous les migrants ayant péri en Méditerranée. Elles ont toutes été portées en procession dans la cathédrale et disposées devant l’autel pour la messe dite à leur intention par le père Jean-Marc Lainé.