« Gilets jaunes » : le rappel à l’ordre du gouvernement
L’exécutif veut en finir avec le climat de guérilla urbaine qui a encore sévi ce week-end dans plusieurs villes de France. « L’ordre doit régner » a lancé le chef de l’Etat
L’exécutif a affiché sa fermeté hier, insistant sur les quelques débordements de l’ « acte VI » des « gilets jaunes », Emmanuel Macron appelant au rétablissement de «l’ordre» et son Premier ministre Édouard Philippe condamnant une « violence inouïe » et des « gestes antisémites ».
En visite à N’Djaména, le chef de l’Etat a également répété
« assumer » le recul sur la taxe carbone et les mesures décidées (dont la défiscalisation des heures supplémentaires ou exonération élargie de la hausse de CSG pour des retraités) comme une réponse à « la demande juste, la colère juste du peuple français ».
Des économies à venir
Mais, a-t-il prévenu, « des économies en matière de dépenses publiques » seront faites pour en assurer le financement, alors que de nombreux «gilets jaunes» demandent une « meilleure justice fiscale ». Une chose est claire : « Il n’y aura aucune économie faite sur la défense, nos armées et la loi de programmation militaire », a assuré Emmanuel Macron, au cours d’une conférence de presse au Tchad
où il rendait visite aux soldats de la force Barkhane. Ses déclarations surviennent au lendemain d’une mobilisation moins importante que lors des « samedis » précédents,
marquée par quelques échauffourées avec les forces de l’ordre. « C’est maintenant l’ordre qui doit régner, le calme et la concorde. Notre pays a besoin de
ça (...) Il faut apaiser les divisions », a estimé plus tôt le président. L’exécutif dénonce une radicalisation du mouvement et comme Édouard Philippe une « violence inouïe ». Il vise notamment l’incident filmé et diffusé en boucle sur les chaînes d’information en continue montrant des motards de police pris à partie aux Champs-Élysées et dont l’un d’eux dégaine brièvement son arme. Il fait également allusion à d’autres images montrant une vingtaine de « gilets jaunes » entonnant sur l’air du chant des Partisans la «chanson de la quenelle» de Dieudonné M’Bala M’Bala condamné en 2017 pour des propos antisémites, et un pantin à l’effigie d’Emmanuel Macron décapité vendredi soir à Angoulême.
Insultes antisémites
Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a aussi tenu à souligner «unacte ignoble » après des insultes antisémites présumées proférées par des « gilets jaunes » contre une vieille dame dans le métro parisien, assurant que les auteurs sont poursuivis. Une enquête a été ouverte. A deux jours de Noël, une période de répit semblait se dessiner pour l’exécutif même si des «gilets jaunes» promettent de reprendre dès janvier.