Plus de morts en Indonésie après un tsunami «volcanique»
Il a frappé samedi soir les plages du détroit indonésien de la Sonde, la vague ayant déferlé sur les côtes méridionales de Sumatra et l’extrémité occidentale de l’île de Java. Le bilan est provisoire
Plus de 220 personnes ont été tuées et plusieurs centaines blessées lorsqu’un tsunami provoqué par une éruption volcanique a soudain déferlé sur les plages du détroit indonésien de la Sonde, ont annoncé hier les autorités en disant craindre un bilan plus lourd. Des centaines de bâtiments ont été emportés par les vagues, qui ont déferlé sur les côtes méridionales de Sumatra et l’extrémité occidentale de Java aux alentours de 21 h 30 samedi. La vague a surgi après l’éruption du volcan connu comme « l’enfant » du légendaire Krakatoa, l’Anak Krakatoa, selon Sutopo Purwo Nugroho, le porte-parole de l’agence nationale de gestion des catastrophes. La Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a estimé que ces « puissantes vagues » avaient atteint entre 30 et 90 centimètres de haut. « 222 personnes sont mortes, 843 blessées et 28 personnes sont portées disparues » ,adéclaré le porte-parole. Il a prévenu que « ce nombre devrait encore augmenter », les autorités n’ayant pas encore d’informations sur certaines localités touchées. Les communautés des petites îles du détroit de la Sonde pourraient être les plus touchées par le tsunami, selon l’ONG Oxfam. Les autorités avaient dans un premier temps déclaré que la vague n’était pas un tsunami mais une simple marée montante et avaient appelé la population à ne pas céder à la panique. « C’était une erreur, nous sommes désolés », a admis ensuite M. Nugroho. Les secouristes recherchaient fébrilement des survivants dans les débris. Des images vidéo spectaculaires diffusées sur les réseaux sociaux montrent une vague géante qui s’abat sur un concert en plein air donné par le groupe pop Seventeen. Ses membres sont projetés hors de la scène par la vague.
Phénomène rare
Les tsunamis déclenchés par les éruptions volcaniques, qui provoquent un déplacement d’eau, sont relativement rares. A la différence des vagues consécutives à des séismes, la proximité du volcan avec la côte a donné très peu de temps aux autorités pour réagir, selon le professeur David Rothery de l’Open University (Royaume-Uni). « Les balises pour détecter les tsunamis sont placées de façon à déceler les tsunamis créés par les séismes au niveau des plaques tectoniques », a-t-il dit. « Le volcan est si proche du littoral que l’alerte aurait donné très peu de temps pour réagir, vu la vitesse à laquelle ces vagues se déplacent ».