Edouard Philippe déterminé «à ramener l’ordre»
Le Premier ministre a affiché, hier, sa « détermination à ramener l’ordre », après plusieurs semaines de manifestations des « gilets jaunes » émaillées de violences. « Ce débat et le fonctionnement de nos institutions exigent un retour à l’ordre » et « que cessent les provocations », a ajouté devant la presse Edouard Philippe, depuis la préfecture de police où il a rencontré des motards de la police pris à partie samedi par des manifestants. Ces derniers ont poussé à terre une de leurs motos et jeté des pavés et trottinettes sur les policiers. L’un des policiers a brièvement dégainé son pistolet. Le Premier ministre a passé une trentaine de minutes avec les quatre policiers. À la sortie, Édouard Philippe s’est dit impressionné par le sang-froid et par la solidarité dont ont fait preuve les agents samedi après-midi sur les Champs-Elysées. Au cours de son allocution, Edouard Philippe a fustigé chez certains manifestants «ces déclarations parfois empreintes d’antisémitisme, ces violences, cette volonté de casser, d’attaquer délibérément les forces de l’ordre ». « Je ne confonds pas ceux qui manifestent de cette façon et ceux qui pacifiquement expriment des revendications », a-t-il toutefois nuancé. Mais, selon le chef de l’exécutif, « au fur et à mesure qu’il dure ce mouvement se traduit par une radicalisation d’une grande violence ». Outre cet épisode sur les Champs-Elysées survenu samedi, d’autres images ont marqué ce sixième samedi de mobilisation: une vingtaine de « gilets jaunes » ont entonné sur l’air du chant des Partisans la «chanson de la quenelle» de Dieudonné M’Bala M’Bala condamné en 2017 pour des propos antisémites et un pantin à l’effigie d’Emmanuel Macron a été décapité vendredi soir à Angoulême. De leurs côtés, de nombreux « gilets jaunes » dénoncent ces débordements, appelant à éviter « l’amalgame » avec leur mouvement contre la hausse des taxes et la baisse du pouvoir d’achat.