Cottin maintient le cap
Conscient de la situation difficile que traverse son équipe, le manager seynois reste cependant confiant pour la suite d’une saison qu’il souhaite fondatrice pour le nouveau projet du club
Revenu à la tête de l’Union Sportive Seynoise en début de saison après un arrêt de deux ans, Martial Cottin mesure aujourd’hui l’écart qui sépare le niveau actuel de son équipe fanion de celle du passé. Il faut dire que le projet du club, totalement orienté vers la formation, lui demande plus de patience et des axes de travail totalement différents.
Après un début de saison enthousiasmant, vous venez de perdre sept matches consécutifs. Cela vous est-il déjà arrivé dans votre carrière ? Non, jamais. Ni en tant que joueur, ni comme entraîneur. C’est une dure réalité pour laquelle on peut trouver des explications. Mais cette série de revers fait forcément mal à la tête même si nos quatre victoires au mois de septembre nous permettent d’avoir toujours la tête hors de l’eau.
Les jeunes intégrés d’un coup
Que retenez-vous justement de ces onze premiers matches ? Il y a un constat qui est limpide : on ne peut pas se permettre d’avoir trop de joueurs blessés ou suspendus. Lors des quatre premiers matches, nous avions un effectif assez conséquent qui nous permettait d’effectuer de la rotation et surtout de mettre en place des entraînements de qualité. On a commencé à perdre beaucoup de joueurs, dont la plupart étaient des éléments importants, et la qualité des entraînements a baissé d’un cran. Ces nombreux forfaits sont tombés au moment où nous commencions à rencontrer les meilleures équipes de la poule. À partir de là, tout se complique…
Il y a également beaucoup de jeunes joueurs qui découvrent la Fédérale ? Le problème avec tous ces absents, c’est que les jeunes sont propulsés tous en même temps. On les intègre tous d’un coup, au lieu de le faire au comptegouttes afin qu’ils soient encadrés par des mecs d’expérience. Contre Nice, j’avais joueurs de moins de ans sur le terrain. En plus, les jeunes qui se sont révélés en début de saison comme Bauer ou Boulhasem ne sont plus disponibles. On puise dans tout le réservoir. Face à des équipes aguerries, il est forcément difficile de rivaliser.
Cette jeunesse vous enthousiasme-t-elle ? Je le savais dès le départ que les présidents souhaitaient mettre en place une nouvelle politique axée sur la formation. Si je l’ai accepté, c’est que ce projet me séduit et me motive. En match, les jeunes se défoncent. C’est même beau à voir. J’ai néanmoins un petit regret jusqu’à présent : ils devraient avoir plus d’exigences en dehors du terrain. Parfois, j’ai l’impression qu’ils ne mesurent pas la chance qui leur est donnée. On est dans un club où il faut s’élever aussi un peu seul. Le rugby en général s’est peut-être aussi un peu embourgeoisé…
Ce projet est-il viable en Fédérale ? Mais ce devrait être le projet de tous les clubs de Fédérale ! Cette division doit servir à promouvoir la qualité de la formation des clubs plutôt que le résultat immédiat en construisant des effectifs dont % des mecs affluent d’ailleurs.
Les fondations du futur
Comment renouer avec la victoire en ? Je pense que les retours de nombreux blessés vont nous permettre d’avoir plus de rotations, de certitudes et d’expérience. Il est aussi essentiel de pouvoir s’entraîner avec un effectif plus conséquent si on souhaite mieux jouer le dimanche. Je suis confiant sur les capacités et l’état d’esprit qui anime mon groupe. Cette année, on pose les fondations pour le futur.
Un dernier mot sur votre collaboration avec votre nouveau staff technique ? C’est un vrai plaisir de travailler au quotidien avec Julien (Capdeillayre), Fred (Arniaud) et David (Douy). J’essaye de leur apporter une certaine méthodologie d’entraînement et un autre regard sur l’évaluation des joueurs. Ils sont compétents, motivés, et à l’écoute des joueurs qui étaient leurs partenaires il y a peu. Cette proximité est un atout car on comprend mieux les attentes du joueur.
‘‘ La Fédérale doit servir à promouvoir la qualité de la formation plutôt que le résultat immédiat”