Le fort en ligne de mire
CONVAINCUS DE LA PRÉSENCE DE MACRON À BRÉGANÇON
Aujourd’hui, nous allons prendre Brégançon. » Rassemblés hier à 15 h 30 sur le parking du supermarché Casino à Bormes, les Gilets jaunes annoncent la couleur. Bormes, La Londe, Bandol, Hyères, La Seyne, ils viennent de plusieurs communes suite à l’appel lancé le matin même sur les réseaux sociaux. Tous animés par une question : et si Emmanuel Macron était présent dans la résidence présidentielle varoise ?
Premier barrage sur la route Dd
Peu avant 16 heures, le cortège de voiture prend la direction du fort en jouant des klaxons. Une avancée stoppée par la vingtaine de gendarmes et leurs véhicules en travers de la départementale D42d, l’unique route d’accès. Changement de plan, les Gilets jaunes laissent leurs voitures quelques centaines de mètres plus loin, au château Léoubes. C’est à pied qu’ils tentent de rallier Brégançon. « Nous allons jouer au chat et à la souris maintenant », décident-ils. Divisés en plusieurs groupes, les manifestants cherchent par tous les moyens un accès au fort. Certains se dirigent vers la plage, les autres coupent à travers champs.
Deuxième obstacle avant l’entrée du fort
De vignes en parcelles boisées, sur un sol boueux, les manifestants gardent le cap. Des nouvelles arrivent en provenance de la plage : « Ils sont bloqués là-bas, il y a des gendarmes ». Pas question de stopper la marche pour les groupes en forêt. Leur avancée est cependant entravée à quelques centaines de mètres des grilles du fort. Les forces de l’ordre sont plusieurs dizaines à boucler le périmètre. La discussion s’engage dans le calme entre manifestants et gendarmes, dont un officier convainc les Gilets jaunes de rebrousser chemin.
« Nous reviendrons »
Partagés entre « déception » et« satisfaction de s’être montrés devant la résidence présidentielle », les manifestants regagnent la route. Insister vers le fort ou rebrousser chemin, que faire ? La nuit tombante et le faible nombre de Gilets jaunes présents à cet instant l’emportent. Sur le retour vers le barrage de la D42d, des promesses sont prononcées : « Nous reviendrons, probablement demain et les jours suivant. Nous devons rester mobilisés ». L’arrivée auprès des gendarmes se fait dans une ambiance bon enfant. Ces derniers taquinant les manifestants : « La promenade a été bonne ? »« Oui, on a trouvé quelques champignons. »À défaut du président de la République.