Var-Matin (Grand Toulon)

Match Inter de Milan - Naples: retour des heures sombres du football italien

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Des cris racistes répétés à l’encontre du défenseur sénégalais Kalidou Koulibaly puis le décès, hier matin, d’un supporter milanais après des incidents autour du stade: le choc Inter Milan-Naples a réveillé mercredi soir ce qu’il y a de plus sombre dans le football italien. L’Inter Milan devra disputer deux matches à huis clos à San Siro comme sanction, a annoncé, hier, l’instance disciplina­ire de la Ligue italienne de football.

Des cris de singe contre Koulibaly

« Déçu de la défaite et surtout d’avoir abandonné mes frères. Mais je suis fier de la couleur de ma peau. D’être Français, Sénégalais, Napolitain. D’être un homme », a tweeté Koulibaly, en italien, après le match. Une heure plus tôt, le défenseur central avait été exclu du terrain pour deux cartons jaunes reçus coup sur coup, le deuxième pour avoir applaudi ironiqueme­nt l’arbitre. A cet instant, des cris de singe ont de nouveau retenti dans les tribunes du stade San Siro, comme à plusieurs reprises depuis le début du match. « On a demandé trois fois la suspension du match et il y a eu trois annonces. Mais le match a continué », a déploré son entraîneur Carlo Ancelotti sur la chaîne Sky.

Mario Balotelli aussi en 

Ces cris de singe sont un phénomène récurrent dans le football italien et Koulibaly, qui a reçu jeudi le soutien de Cristiano Ronaldo – « Non au racisme et à toutes offenses et discrimina­tions », a écrit le Portugais sur Twitter. Le buteur star de l’OGCNice, Mario Balotelli, avait en 2013, subi lui aussi les affres des tifosi lors du derby entre l’Inter de Milan et le AC Milan. Les supporters des Nerazzuri s’étaient distingués d’une bien triste manière en scandant des cris racistes à l’encontre de Mario Balotelli et en brandissan­t des bananes gonflables dans les gradins. Avant eux, l’Ivoirien Zoro, le Ghanéen Boateng, le Nigérian Omolade ou le Camerounai­s Eto’o avaient déjà été confrontés à des actes racistes, sans que cela donne lieu à de réelles sanctions. Hier, le maire de Milan, Giuseppe Sala (centre-gauche), a déclaré ainsi avoir eu « honte » des cris racistes et demandé «pardon» à Koulibaly au nom de sa ville.

Décès d’un supporter

« Nous condamnons toute forme de violence, qu’elle soit physique ou verbale, la discrimina­tion raciale étant un facteur aggravant. Nous n’acceptons pas que de tels comporteme­nts abîment le football », a déclaré le nouveau président de la fédération italienne de football, Gabriele Gravina. De graves incidents ont également eu lieu en dehors du stade mercredi soir, provoquant la mort, hier matin, d’un supporter de l’Inter de 35 ans. Celui-ci a été renversé par un véhicule en marge d’une attaque menée contre des minibus transporta­nt des tifosi napolitain­s par une centaine de supporters de l’Inter, mais aussi de Varèse et de Nice, selon la police italienne.

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(Photo AFP) Le défenseur Kalidou Koulibaly.

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