Var-Matin (Grand Toulon)

Les secrets de l’huître de Tamaris, star du réveillon

Les conditions météo défavorabl­es et les ventes record enregistré­es à Noël n’ont pas eu raison du stock : il est encore possible d’assurer son plateau d’huîtres fraîches de Tamaris pour ce soir

- M. G. mguillon@nicematin.fr

En ce dimanche matin, veille du réveillon du 31, les allées et venues de voitures sont incessante­s sur le site de la Petite Mer. Avec ou sans réservatio­ns, les clients se pressent au sein des établissem­ents Giol. « Et encore, là ce n’est rien ; pour Noël, c’était impression­nant, les gens faisaient la queue jusqu’à l’extérieur. Pour le réveillon du 31, c’est traditionn­ellement plus calme », assure l’ostréicult­eur seynois Jean-Christophe Giol. Il est clair que les connaisseu­rs ne s’y trompent pas : c’est ici qu’ils vont pouvoir se ravitaille­r en huîtres fraîches et savoureuse­s, tout juste sorties de la baie du Lazaret. Des coquillage­s toutefois moins abondants cet hiver que les années précédente­s, conséquenc­e de la chaleur estivale. « Si nos huîtres “spéciales” conservent leur rendement habituel et sont bien pleines (lire ci-dessous), pour les “basiques”, le taux de remplissag­e est plus faible ; elles sont moins charnues. Surtout, le taux de mortalité a été important durant l’été » ,explique le producteur de Tamaris.

« Tout s’est joué en trois jours »

Le phénomène a d’ailleurs touché l’ensemble des bassins de production français. Jean-Christophe, qui produit depuis 2007 à la Petite Mer et sur l’étang de Thau (à côté de Sète), dit avoir perdu près de 40 tonnes d’huîtres cette année. « Entre 8 et 10 tonnes ici, et une trentaine de tonnes à Marseillan. Sur l’ensemble du bassin de Thau, la perte est estimée à environ 4 000 tonnes ». « En fait, tout s’est joué en trois jours, poursuit l’ostréicult­eur seynois. Par exemple à Thau, l’eau de l’étang est restée à 31 degrés durant plusieurs jours ». Plus que les huîtres ne peuvent supporter ; et pire qu’un virus. « Et même ici, dans un milieu ouvert (contrairem­ent au bassin héraultais), on pensait ne pas être touché. Mais en moins d’une semaine, les huîtres ont vraiment souffert de la chaleur. Il aurait suffi de trois à quatre jours de mistral en juillet pour rafraîchir un peu. Mais rien ; pas de vent, pas de courant, et la températur­e de l’eau qui monte »...

Des prix en hausse partout, mais pas ici !

Conséquenc­e de ces pertes sèches : le prix des huîtres a augmenté d’au moins 10 % un peu partout ; « mais pas chez nous, assure

Jean-Christophe Giol, car mon épouse estime que, par respect pour nos clients fidèles, on ne doit pas imputer la hausse de tarifs ». Quant à la qualité, elle est certes moindre cette année – sauf pour les “spéciales” – « mais la fraîcheur de nos produits compense aisément le manque de chair ». Et les clients ne s’en plaignent pas : « Cela n’a pas freiné les ventes. Pour Noël, elles ont même augmenté de 40 % par rapport à l’an passé », signe de la notoriété grandissan­te de la production locale. Cela étant, conclut le producteur seynois, « au vu de ce qu’on a perdu et de ce qu’on a écoulé pour les fêtes de fin d’année, on aura sûrement plus grand-chose à vendre durant le premier trimestre 2019… » Etablissem­ent Giol, 220 allée de la Petite Mer Tél : 06.71.13.26.55. Ouvert ce lundi de 7 h à 20 h.

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 ?? (Photos Dominique Leriche) ?? Incontourn­ables sur les tables de réveillon, les huîtres de Tamaris ont, comme partout en France, souffert de la chaleur estivale. Sauf les « spéciales » de Jean-Christophe Giol, qui les élève en reproduisa­nt des conditions de marées, ce qui a permis de maintenir leur qualité, même si les quantités sont moindres.
(Photos Dominique Leriche) Incontourn­ables sur les tables de réveillon, les huîtres de Tamaris ont, comme partout en France, souffert de la chaleur estivale. Sauf les « spéciales » de Jean-Christophe Giol, qui les élève en reproduisa­nt des conditions de marées, ce qui a permis de maintenir leur qualité, même si les quantités sont moindres.

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