Le Brésil se prépare à l’ère Bolsonaro
Les autorités brésiliennes étaient hier occupées à peaufiner les derniers détails de l’impressionnant dispositif de sécurité de l’investiture du président d’extrême droite Jair Bolsonaro, prévue aujourd’hui. L’arrivée au pouvoir de l’ex-capitaine de l’armée marquera un virage radical pour la première puissance d’Amérique latine, aussi bien sur le plan de l’économie que de la diplomatie ou sociétal. Personnage clivant, chantre de la dictature militaire (1964-1985) et volontiers raciste, machiste ou homophobe, Jair Bolsonaro, 63 ans, aura pour défi d’unir un pays profondément divisé par une campagne délétère, notamment sur les réseaux sociaux. Le 6 septembre, l’ancien parachutiste a frôlé la mort lors d’un attentat à l’arme blanche en plein bain de foule. Aujourd’hui, rien ne sera donc laissé au hasard: système antimissile, avions de chasse, hélicoptères survolant le centre de cette ville futuriste inaugurée au début des années 1960, et où l’Esplanade des ministères doit accueillir aujourd’hui de 250 000 à 500 000 personnes. Les partisans du président d’extrême droite ont commencé à affluer tout au long de la semaine dernière.
Mesures chocs attendues
Plusieurs dirigeants étrangers sont attendus, notamment le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le Premier ministre hongrois ultra-conservateur Viktor Orban. Quand au président américain Donald Trump, dont Jair Bolsonaro est un fervent admirateur, il ne sera pas luimême à Brasilia, mais il a envoyé son secrétaire d’Etat, Mike Pompeo. Une fois investi pour un mandat de quatre ans, le 38e président de la République du Brésil devrait rapidement prendre des mesures choc. Hier, il a réaffirmé vouloir libérer l’enseignement des « déchets marxistes », après avoir déclaré samedi vouloir garantir le droit de posséder une arme à domicile pour tout citoyen sans casier judiciaire. Et sur le plan économique, enfin, le futur ministre, Paulo Guedes, a prévu de privatiser à tour de bras pour remplir les coffres publics.