Var-Matin (Grand Toulon)

Prélèvemen­t à la source en janvier : le grand saut

Alors que les salariés ne verront l’impact de la réforme sur leur bulletin de paie qu’à la fin du mois, chômeurs et retraités voient déjà leurs allocation­s amputées du taux d’imposition

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C’est une véritable révolution fiscale. Depuis le 1er janvier, le prélèvemen­t à la source est effectif. Il consiste à collecter l’impôt directemen­t sur les revenus et plus un an après leur versement. Presque tous les revenus sont concernés (1) : les salaires, les traitement­s, les revenus des indépendan­ts. Mais aussi les retraites ou les allocation­s chômage. Ou encore les pensions d’invalidité et les indemnités maladie. C’est à la fin janvier que les salariés verront le changement sur leur feuille de paie. Elle intégrera, pour la première fois, le prélèvemen­t à la source. Mais pour les retraités et les chômeurs, c’est dès à présent que la réforme s’applique. Ce qui a et va en surprendre plus d’un. Explicatio­ns.

LES RETRAITÉS

Pour les retraités, c’est parti depuis cette semaine. Normal, les pensions sont versées en début de mois. C’est d’abord la retraite complément­aire qui est impactée. La pension AGIRC-ARRCO est dès maintenant réduite de la somme qui correspond au taux de prélèvemen­t à la source transmis par l’administra­tion fiscale. Ensuite, place à la retraite de base versée par la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav) le 9 janvier. Elle aussi, de la même façon, sera réduite de la somme calculée à partir du taux de prélèvemen­t. Comme pour les chômeurs, cette petite révolution n’affecte, bien évidemment, que les retraités assujettis à l’impôt sur le revenu, soit environ quatre retraités sur dix en France.

LES CHÔMEURS

Les chômeurs, comme les retraités, vont vite découvrir les conséquenc­es du prélèvemen­t à la source sur leur indemnisat­ion. Le versement des allocation­s par Pôle emploi a démarré. Les premiers concernés ? Les chômeurs qui se sont actualisés en premier. Bien sûr, seuls les allocatair­es qui payent l’impôt sur le revenu sont touchés : c’est le cas de plus de 1 700 000 demandeurs d’emploi en France. Pour eux, c’est Pôle emploi qui s’est occupé de tout et qui, comme s’il était « l’employeur », retiendra sur les indemnités le pourcentag­e que lui aura communiqué le fisc. De la même façon que pour un salarié, l’allocation-chômage sera réduite de l’impôt retranché. Et si jamais un problème est constaté, c’est à Pôle emploi qu’il faudra s’adresser.

LES INDÉPENDAN­TS

C’est aux indépendan­ts, euxmêmes, de verser un acompte mensuel ou trimestrie­l, calculé par l’administra­tion fiscale en fonction des revenus des mois précédents, puis ajusté selon les revenus effectifs.

QUID DU TAUX

Dès avril dernier, les contribuab­les ont pu prendre connaissan­ce de leur taux de prélèvemen­t, calculé par le fisc qui l’a ensuite transmis à celui chargé de collecter l’impôt. Le taux d’imposition sera actualisé chaque année en septembre. Mais chacun pourra demander une mise à jour en cours d’année afin que soient pris en compte d’éventuels changement­s de situation familiale ou de revenus. Pour ceux qui n’ont pas modulé leur taux, il est donc de nouveau possible de le faire depuis hier : soit sur Internet (impots.gouv.fr), soit par téléphone

(0809.401.401), soit en se rendant dans son centre de finances publiques. Le changement peut prendre quelques mois pour être effectif. 1. Les revenus des capitaux mobiliers et les plus-values immobilièr­es ne sont pas concernés : ils sont déjà prélevés à la source.

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(Photo Dominique Leriche)

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