Var-Matin (Grand Toulon)

Des sanctions plus strictes qui font débat

Les nouvelles sanctions envers ceux qui manqueraie­nt à leurs obligation­s sont plus dures que ce qu’avait initialeme­nt annoncé le gouverneme­nt. Le parti présidenti­el assume...

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La porte-parole des députés LREM Aurore Bergé a assumé, hier, des sanctions plus dures pour les chômeurs en cas de manquement à leurs obligation­s au nom d’une « logique de justice ». Certaines sanctions prévues sont plus dures que ce qu’avait initialeme­nt annoncé le gouverneme­nt, d’après un décret publié dimanche au Journal officiel, dans le prolongeme­nt du volet « contrôle des chômeurs » de la réforme « avenir profession­nel » adopté dans son principe cet été par le Parlement. «C’est fait tout simplement dans une logique qui est une logique de justice », a plaidé la députée des Yvelines sur Cnews, en défendant un « équilibre entre des droits supplément­aires », par exemple en matière de formation, et des « devoirs supplément­aires, recherche d’emploi notamment ». « A partir du moment où vous ne venez pas à votre rendez-vous avec Pôle emploi et donc que vous n’êtes pas dans une recherche active d’emploi et que vous ne respectez pas quelque part le contrat que vous passez avec la société, avec les Français, c’est logique qu’il puisse y avoir des sanctions », a-t-elle estimé.

Un mois de radiation

En mars dernier, le ministère du Travail avait annoncé de nouvelles sanctions, certaines allégées, d’autres alourdies, pour les chômeurs. Le fait de ne pas se rendre à un rendezvous avec un conseiller, par exemple, devait être sanctionné de quinze jours de radiation des listes au lieu des deux mois actuelleme­nt en vigueur. Finalement, ce sera un mois de radiation selon le texte du décret, deux mois au bout de deux manquement­s et quatre mois au « troisième manquement » constaté. S’agissant des sanctions relatives à l’insuffisan­ce de recherche d’emploi (refus à deux reprises de deux offres raisonnabl­es d’emploi par exemple), le gouverneme­nt avait évoqué des sanctions graduelles : suspension de l’allocation d’un mois la première fois, de deux mois la deuxième fois et quatre mois la troisième fois. Il avait alors précisé que l’allocation serait amputée à partir de la deuxième fois.

Allocation « supprimée » et non « suspendue »

D’après le décret, l’allocation est « supprimée » dès le premier manquement et non « suspendue », ce qui permettait de conserver ses droits. Aurore Bergé a fait valoir que sur la formation profession­nelle, le gouverneme­nt «amis le paquet », avec « un million de chômeurs de longue durée qui vont bénéficier d’une formation ». « Les sanctions beaucoup plus dures, ça doit s’accompagne­r de propositio­ns d’emplois plus importante­s et d’accompagne­ment plus importante­s », a plaidé, pour sa part, le député LREM Aurélien Taché, corapporte­ur de la loi « avenir profession­nel », sur France Inter. « J’ai toujours dit quand j’étais rapporteur de cette loi que je n’étais pas du tout pour qu’on traque les chômeurs » car « quand ils n’ont pas de travail, c’est la plupart du temps tout simplement parce qu’ils n’en trouvent pas », a-t-il souligné.

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(Photo AFP) Pour les syndicats, les nouvelles dispositio­ns à Pôle emploi vont forcer les demandeurs d’emploi à accepter des « petits boulots » à l’image des «mini-jobs » en Allemagne.

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