Tout a bougé, rien n’a changé...
Malgré un nouveau visage, par moments séduisant, Toulon/Saint-Cyr tarde à trouver la bonne carburation, la faute à de trop nombreuses blessures. Les saisons passent, la frustration reste
« Il faut que tout change pour que rien ne change » faisait dire le romancier italien Giuseppe Tomasi di Lampedusa à Tancredi dans son fameux roman Le Guépard . Une maxime reprise à la lettre par Toulon/Saint-Cyr qui a beaucoup changé depuis un an, pour des résultats... quasi nuls. Jugez plutôt : l’an passé, après 11 journées, le TSCV présentait un bilan de trois victoires pour huit défaites. 365 jours plus tard, on ne prend pas les mêmes, mais on recommence... Trois victoires pour huit défaites et une neuvième place au général... L’histoire est cruelle pour les Toulonnaises qui espéraient enfin renouer avec le succès mais qui galèrent une fois de plus dans le ventre mou du classement. La cause ? Encore et toujours les blessures. Jamais cette saison Toulon/SaintCyr n’a pu évoluer au complet. Sandor Rac, comme Thierry Vincent avant lui, n’est pas un magicien. Avec un effectif amputé la plupart du temps de son pivot titulaire (Landre), souvent de son arrière gauche numéro une (Kramer) - on préfère ne même plus évoquer le cas Jurisic... - parfois de son ailière droite fantasque (Zazai) et avec le couteau suisse Abdourahim émoussé (main), difficile de réaliser des miracles dans un championnat qui laisse de moins en moins de place aux surprises. Donnant du coup aux supporters la désagréable impression que, quels que soit le staff en place et les joueuses sur le terrain, le résultat et la frustration seront les mêmes...
Les recrues donnent satisfaction
« On essaye de faire de notre mieux, tente d’expliquer Sandor Rac. Les éléments nous contraignent à donner énormément de temps de jeu à des filles qui seraient en temps normal en train de s’aguerrir en Nationale 1. Elles font ce qu’elles peuvent, et quand je vois ce que cela donne contre Nantes (défaite 22-21) ou Paris 92 (défaite 26-29), je me dis que c’est pas trop mal. Mais je ne peux pas faire de miracle non plus... » Il semblerait que le club paye aujourd’hui encore sa politique sportive (trop ?) axée sur la formation. Un choix qui n’a rien de déshonorant - bien au contraire mais qui se conjugue mal avec l’urgence de résultats propre au monde professionnel. Quand à cela s’ajoutent quelques mauvaises pioches au niveau du recrutement et un porte-monnaie pas aussi rempli qu’espéré, la machine s’enraye vite. À l’heure actuelle et pour avoir des résultats, Toulon/SaintCyr ne peut donc pas se permettre de compter des blessures dans son sept majeurs (Jankovic, Dembélé, Kramer, Landre, Catani, Abdourahim, Zazai). Cela n’a malheureusement pas été le cas...
Heureusement pour Sandor Rac, rien n’est irréversible. Cette morne moitié de saison a été éclairée par l’émergence de Marie-Hélène Sajka (9e meilleure buteuse de LFH avec 53 réalisations) au poste d’arrière droite, la solidité de Jasmina Jankovic dans ses cages (92 arrêts, 4e au classement des gardiennes) et évidemment l’aura de Siraba Dembélé (63/90 aux tirs, 3e meilleure buteuse du championnat derrière la Brestoise Ana Gros et la Niçoise Ehsan Abdelmalek). Des recrues - en attendant de voir Landre à 100 % - qui donnent satisfaction, laissant augurer une suite de saison plus riante pour peu, évidemment, que la scoumoune leur lâche les basques. Et très vite, car après Metz mercredi 9, le calendrier proposera un déplacement à Bourg-de-Péage le 12 et la réception de Dijon le 18. Désolé pour les amateurs de suspense, mais on devrait en savoir très vite plus sur l’avenir immédiat de ce Toulon/Saint-Cyr version 2018-2019.