DOUBLE MEURTRE AU CHANDELIER : LE SUSPECT SE PEND
Le corps de Klaus Oppermann a été découvert dans sa cellule à La Farlède peu avant Noël. Il devait être jugé cette année pour les meurtres, à coups de chandelier, de ses beaux-parents
Trois ans après les meurtres de ses beaux-parents à Saint-Cyr, Klaus Oppermann a mis fin à ses jours dans la prison de La Farlède. Son procès devait se tenir cette année à Draguignan.
Le corps sans vie de Klaus Oppermann, 42 ans, a été découvert dans la cellule qu’il occupait, seul, dans la prison de Toulon-La Farlède. Ce ressortissant allemand était accusé d’avoir tué ses beaux-parents, Christine et Wilhelm Bornschein, dans leur résidence secondaire de Saint-Cyr-sur-Mer. Le personnel pénitentiaire a fait la macabre découverte vers 5 heures du matin, quelques jours avant Noël (le 21 décembre). Le détenu s’est pendu. Des lettres manuscrites, rédigées en allemand, ont été trouvées sur place, a précisé le parquet de Toulon. L’un de ces courriers est destiné à son épouse qui devait lui rendre visite le jour même.
Une enquête ouverte
Une information judiciaire a été ouverte afin de faire la lumière sur les circonstances de ce décès, même si la thèse du suicide ne fait guère de doute. Une autopsie devait être notamment pratiquée et les lettres traduites dans le cadre de cette procédure. «Tout sera fait pour donner une explication à la famille », assure Bernard Marchal, procureur de la République à Toulon. Décrit comme un détenu « poli et discipliné », Klaus Oppermann devait comparaître en 2019 devant la cour d’assises du Var. Ce naturopathe, épris d’alpinisme, était incarcéré depuis le 12 septembre 2015, suite à la mort brutale de ses beaux-parents, alors en villégiature à Saint-Cyr-surMer. Cette affaire criminelle avait mis en évidence un contexte familial difficile. Les Bornschein, thérapeutes bavarois, entretenaient des relations conflictuelles avec l’une de leur fille et leur gendre, dans le cadre de rivalités entre Christine Bornschein et les membres d’un groupe « philosophique » dont l’accusé était proche (lire ci-dessous). « Son suicide, je l’explique par le fait que Klaus Oppermann a eu le sentiment qu’à aucun moment la justice n’a écouté sa défense en restant au stade des apparences, commente Me Dominique Tricaud, son avocat. Il s’est beaucoup battu pour se défendre mais son désespoir est devenu de plus en plus grand. Ces dernières semaines, il était apaisé. A posteriori, j’ai plutôt l’impression qu’il avait alors pris sa décision .»