Var-Matin (Grand Toulon)

Soeurs en « harmonies »

JULIE ET CAMILLE BERTHOLLET À SAINTE-MAXIME

- LAURENT AMALRIC lamalric@nicematin.fr

Instrument­s en bandoulièr­e, Julie et Camille déboulent dans les coursives du Carré Léon Gaumont avec leur habituelle fraîcheur. Être devenues un phénomène musical en quatre albums n’a pas fait vaciller les volutes des soeurs franco-suisses qui viennent encore de récolter quatre pages chez nos confrères de Paris Match. Bien au contraire, l’archet est toujours droit pour tracer leur voie dans un milieu show-biz qui a trouvé en elles un duo qui vend des centaines de milliers d’albums sans sonner creux. Alors que sortait voici quelques semaines Entre 2, leur nouvel opus qui revisite des classiques de la chanson française (Johnny, Gainsbourg, Polnareff, Ferrer, Bruel…) façon classique, rencontre, hier, en loge maximoise à quelques minutes des répétition­s. Tout proche de la maman-manageuse-couveuse, Monique Berthollet, qui garde un oeil bienveilla­nt sur ses jouvencell­es surdouées.

Comment dès l’âge de trois ans peut-on être conscient de sa destinée musicale ? Camille: C’est toi qui as commencé à deux ans… Julie : Oui, j’ai demandé un violon ! Mes parents écoutaient sans cesse de la musique à la maison. Classique, chanson française... Ils nous emmenaient voir des concerts classiques aussi. C’est inexplicab­le mais dès que j’ai vu le violon j’ai su que c’était ce que je ferai plus tard. Camille : Il a toujours été logique que l’on serait musicienne­s. Moi, j’ai flashé sur le violoncell­e à trois ans. Et au final, on a toutes les deux débuté à quatre ans. C’était comme un jeu ou les poupées pour d’autres. C’était aussi un langage pour nous.

Comme le chantait France Gall c’est « Tout pour la musique » à présent ? Oui, c’est ce qui nous nourrit mais les autres arts nous attirent aussi. Quant aux études, bachelor et master en poche, c’est terminé, donc on peut se consacrer pleinement aux tournées.

Vous avez enchaîné les prix. Lequel vous a le plus touché ? Julie : Nous avons fait beaucoup de concours étant petites mais c’était avant tout pour progresser. Bon alors disons que le concours Prodiges sur France  gagné par Camille en  a permis de nous présenter au grand public, nous ouvrir beaucoup de portes et rendre aussi la musique classique plus accessible.

Sur le nouvel album, aviez-vous carte blanche pour ce répertoire de chansons françaises revisité classique ? C’est totalement nous ! Comme on est têtues Warner Classics a dit oui. Il y a notamment la reprise de Mercy avec le duo azuréen Madame Monsieur… Avant l’Eurovision, ils nous avaient demandé de faire une version acoustique de leur titre. Le courant était super bien passé et le message nous touchait. Du coup, à notre tour, nous les avons invités sur notre album.

Pourquoi avoir franchi le cap en chantant aussi sur quelques titres comme Le Sud de Nino Ferrer ? Nous avons commencé le chant presque en même temps que nos instrument­s. Au départ, c’était juste une tentative. En plus, les sessions ont eu lieu cet été, au lendemain de la finale de la Coupe du monde de foot… On était à fond durant le match et limite aphones à force de crier ! (rires) Mais au final, on a gardé les trois titres initiaux : Le Sud, Face à la mer et La chanson d’Hélène (titre chanté par Romy Schneider et Michel Piccoli pour le film Les Choses de la vie, Ndlr). Pour l’instant, elles ne sont pas encore dans la tournée.

Avez-vous envie de compositio­ns plus personnell­es ? Julie : Oui ! Je réalisais déjà une bonne partie des arrangemen­ts des albums. Là, je suis en train d’écrire paroles et musique. Il y a un côté chanson française, mais étant donné mes années d’harmonie les tics du classique reviennent aussi !

Quel est le rôle exact de votre maman, ici présente, dans tout cela ? Elle ne nous a toujours pas reniées ! (rire) C’est un rôle très vaste mais disons qu’elle co-manage ! Monique : Je suis quasiment sur toutes leurs dates. L’avantage, c’est qu’on se connaît par coeur et on se respecte. On peut donc se dire les choses – positives comme négatives – de manière très simple.

Quels liens avec le Sud ? Les vacances ! De Nice au Var, petites, on écumait la côte en camping-car. Comme on ne voulait pas quitter nos instrument­s, c’était plus pratique.

Petit rituel qu’allez-vous écouter avant d’entrer en scène ? Ça va de Schubert à Stromae. La Jeune Fille et la Mort à Céline Dion… Rien n’est figé. Ce sera selon l’humeur du moment. On bricole un système de fortune avec notre smartphone et une tasse qui traîne en loge pour amplifier le son ! (rires)

Le  janvier, Camille fêtait ses  ans. Quels cadeaux pour cet événement ? Camille : (Rires) J’en porte un sur moi. Un collier. J’adore les bijoux ! Nous étions dans la maison familiale d’Annecy pour l’occasion.

Pour ses  ans, Julie avait dit « C’est la vieillesse qui commence ». Réaction identique ? Camille : C’est vrai que ça me fait hyper-bizarre. Pour moi,  ans ce sont les autres… Donc si on me demande mon âge, je dirai encore  ans ! (rires)

Le chant au départ, c’était juste un essai” Petites, on écumait le Sud en camping-car”

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