Avant les soldes, les petits prix sont déjà de mise
Comme partout, les « ventes privées » sont légion dans le centre ancien depuis les fêtes de fin d’année. De quoi limiter l’intérêt des soldes, qui débutent ce mercredi 9 janvier ?
Les portants sont saturés, à deux pas de la cathédrale. Chez Famor, boutique de prêt-à-porter féminin, Noelle affiche déjà des pulls à 15 euros, au lieu de 25. Ses promotions ont commencé une fois le réveillon de Noël passé. «Les gens attendent ces ventes privées après la période des fêtes, explique la coquette vendeuse. Et nous aussi ! » Les clients se font rares dans le centre ancien, ce samedi matin. Pourtant, les enseignes toulonnaises ont commencé la grande valse des étiquettes. Les promos estampillées « ventes privées » font fureur. De quoi limiter l’intérêt des soldes, qui débutent ce mercredi 9 janvier ?
Des soldes pour boucher les trous de trésorerie
Au 15 rue Pierre-Semard, Sonia, de la boutique Muse collection, n’y compte pas trop. « Nous pratiquons des petits prix, mais peu de soldes, souligne la gérante. Nous soutenons activement les jeunes créateurs, nous ne voulons brader leur travail .» Comme la majorité des enseignes de la rue des Arts. Chez Dahoe Créations, boutique de bijoux et de montres, Céline n’a rien préparé. «J’ai ouvert il y a trois semaines, alors je ne sais pas si ma clientèle est concernée par les soldes », déplore-t-elle. Tout autour, les opérations spéciales à -30 %, -40 % affluent. Il suffit juste de donner son nom, son e-mail ou son numéro de téléphone, afin de souscrire à une carte de fidélité. Et cela n’a rien d’illégal. « J’ai repéré une belle robe », sourit Lucille, qui espère anticiper le grand rush dans son enseigne de vêtements fétiche. Opérations spéciales, déstockage, et désormais « black friday » pullulent toute l’année. De quoi rendre illisible le commerce de prêt-àporter : acheter une pièce au prix fort revient à se faire avoir, avouent même certains vendeurs. Des gérants reconnaissent à demimot qu’ils débuteront les promos à 50 %, 60 %, pour «boucher» les trous de trésorerie. Car le mois de décembre, qui était traditionnellement le plus intéressant de l’année, a été « catastrophique » (lire ci-dessous) à les entendre. Noelle, commerçante depuis vingt ans, ne rêve plus de gros chiffres depuis longtemps. «Vous savez, les pertes du mois de décembre ne se rattrapent jamais... »