Le Géoparc Unesco franchit une étape décisive
Le projet de labellisation porté par l’association Maures Développement durable vient de franchir une nouvelle étape avec la mise en place du comité scientifique et culturel. Reste maintenant à la population et aux collectivités à s’emparer du sujet
Cet Unesco Géoparc des Maures c’est un peu son bébé. Tout du moins il aimerait qu’enfin, après des années à batailler pour répondre aux exigences strictes de la charte, ce beau projet porté par Jean-Michel Couve pousse son premier cri. Rien n’est encore fait, mais une à une les étapes sont franchies et chaque jour qui passe rapproche un peu plus le massif des Maures d’un précieux label décerné par l’Unesco, celui de Géoparc (voir ci contre). « Je suis né au Muy et j’ai vu évoluer le département depuis 40-50 ans. Je ne suis pas satisfait par la transformation du littoral pour le tourisme balnéaire, lâche l’ancien député maire, désormais en retrait de la vie politique. C’est un massif très fragile. L’urbanisation de la plaine agricole a grignoté les espaces. Je pensais que ce territoire des Maures, qui représente un quart du département, méritait d’être identifié. Il n’y a jamais eu de reconnaissance d’une identité territoire des Maures. » Après avoir un temps envisagé la création d’un « Pays » des Maures qui tombera finalement à l’eau, celui qui est aujourd’hui président de l’association Maures développement durable n’a pas baissé les bras. « Nous avons continué à travailler sur le contenu de ce que nous voulions en matière de développement durable sur ce territoire. À savoir, la préservation de l’environnement et du patrimoine par leur valorisation, car vouloir préserver l’environnement, le patrimoine naturel, ne peut se faire qu’en les valorisant, pas à travers des sanctions. Et par la création d’un développement économique diversifié voire innovant qui doit impérativement lier les aires maritimes, le littoral, le massif et les plaines agricoles. » La rencontre avec Guy Martini, alors directeur de la réserve biologique naturelle de Haute Provence change la destinée du projet. Avec celui qui a été de la création du premier Geoparc au monde et aujourd’hui président du conseil mondial Unesco-Geoparcs, il se lance dans la course pour obtenir ce label pour ses Maures qu’il chérit tant. « Un rapport avait décrit un territoire exceptionnel d’un point de vue géologique. L’ensemble des Maures est une île cristalline enchâssée dans la Provence calcaire. Sur ce territoire il existe des empreintes de l’évolution de la terre depuis 400 millions d’années. » Autant d’arguments pour un dépôt de candidature Unesco Geoparc.
Un réseau mondial
Après la transformation de l’association initiale en une association uniquement citoyenne place à « la mobilisation des populations sur notre projet et du monde de l’entreprise, de l’éducation. Nous avons effectué un gros travail depuis un an afin d’identifier ce territoire qui n’existe pas aujourd’hui, de proposer un ensemble de mesures à même de le valoriser sur tous les plans et aux yeux des populations. Faire en sorte qu’elles se l’approprient, qu’elles travaillent sur un territoire reconnu dans le monde entier, très particulier, spécial, de grand intérêt. » Et d’ajouter : « Mon ambition est que la Région nous dise, que ça l’intéresse, qu’elle va porter le dossier. L’association n’a pas vocation à ça. Le dossier ne pourra se réaliser qu’à travers une collectivité territoriale, c’est dans le cahier des charges de l’ Unesco. Les collectivités attendent que nous fassions la preuve que ça vaut le coup. Si nous travaillons bien ils y viendront… C’est un beau projet, qui va nous tenir sur les 50 prochaines années. Le volet scientifique existe, les noms sont la, les références sont la, la convention est signée. » Un projet s’il se concrétise, pourrait – devrait – avoir un impact bien plus que symbolique. Car les Unesco- Geoparcs se sont constitués en réseau mondial. « Un réseau mondial scientifique, universitaire, économique… Il permet une mise en réseau d’échanges, de partenariats avec les entreprises et donc de nouveaux marchés potentiels. Donc une clientèle touristique toute l’année basée sur autre chose que la mer », insiste Jean-Michel Couve. Y a plus qu’à donc…