« Je n’organiserai pas le débat national »
« Je m’attendais à ce qui se passe aujourd’hui (le mouvement des
gilets jaunes, Ndlr) car un vide s’est creusé entre les élites d’un côté, les élus locaux et les administrés de l’autre. Les maires sont le relais des citoyens. Ils ont été mis de côté depuis longtemps, mais alors là, ça s’est terriblement accentué. Le président de la République en est certainement fautif, mais ce qui aggrave encore plus les choses, c’est la suppression du cumul des mandats. Tout le monde a applaudi à l’époque, mais c’est une grande erreur parce qu’on s’est coupé de la base. De très nombreux députés ont été élus sans avoir eu de mandats locaux. Moimême, je suis à l’aise pour le dire parce que je n’ai jamais été cumulard, je n’ai jamais prétendu à un mandat national. Par ailleurs, les gens ont l’impression de ne plus être entendus. Il y a des sujets, comme l’immigration ou la sécurité, qui ne peuvent plus être abordés sans être taxé de populiste ou de fasciste. Ça m’est arrivé quand j’ai lancé les référents de quartiers. Mais parler de problèmes réels fait-il de moi quelqu’un qui adhère à des opinions que je récuse ? Ajouté au manque de pouvoir d’achat, cela crée un amalgame hétéroclite de revendications, parfois complètement contradictoires. Je n’organiserai pas le débat national. Mais j’y participerai car j’ai des choses à dire. Moi aussi, je suis un maire en colère.