Attention, électrification !
Pour sa 30e édition, la série de courses sur glace actionne le mode hybride en opposant voitures thermiques et électriques. Une lutte au sommet inédite qui va faire des étincelles ce week-end
C’est un peu comme si le Grand Prix de Monaco mettait aux prises des Formule 1 et des Formule E... Vous imaginez ? Actuellement, bien sûr, la confrontation n’aurait aucun sens, tant l’écart entre les reines de la piste et leurs petites soeurs 100% électriques est énorme en performance pure. Sans parler de l’autonomie... Sur les patinoires du Trophée Andros, la série hexagonale de courses sur glace soufflant cet hiver sa trentième bougie, impossible n’est pas français, on le sait depuis belle lurette. La preuve ? Chaussez vos bottes de sept lieues, venez à Isola 2000 et vous assisterez aujourd’hui et demain à un match au sommet sans précédent. Après Val-Thorens et Andorre, avant Serre-Chevalier, Lans-en-Vercors, Super-Besse et le Stade de France, majestueux théâtre de l’apothéose 20182019, la station azuréenne accueille l’acte 3 de cette lutte pour le moins atypique et néanmoins équilibrée entre les Silhouette traditionnelles à moteur thermique et les trois nouvelles Andros Sport 01 électriques cravachées par les mains expertes d’Aurélien Panis, Franck Lagorce et Nicolas Prost.
Aurélien Panis débutant épatant
Il y a un an pile, le prototype conçu par la société Exagon Engineering n’avait pas encore planté ses clous sur un ruban blanc. Certes, la présentation le 20 janvier 2018 à Serre-Chevalier de cette bombe glacée mue par deux moteurs électriques développant 250 kW - soit 340 chevaux, comme les ‘‘thermiques’’ - n’était pas passée inaperçue. Potentiel prometteur. De là à penser qu’elle ferait d’emblée jeu égal avec les références de la catégorie Élite Pro onze mois plus tard... « Promesse tenue, ça se bagarre! » Max Mamers, l’emblématique patron du Trophée Andros, peut jubiler à juste titre. Assez osé sur le papier, son pari « hybride » tient aujourd’hui la route. « En décembre, Aurélien (Panis) et Franck (Lagorce) ont embrassé la victoire tout de suite. Pour la course 2 d’Andorre, la puissance des voitures électriques a donc été diminuée de 10 %. Ce sera également le cas à Isola ce vendredi (C1 de 14 h à 21 h, ndlr). Mais le comité d’éthique mis en place afin de veiller à l’équité pourra encore intervenir ensuite... » Ainsi, l’électrification du combat des chefs va bon train. « C’est dans l’air du temps et ça me semble logique a fortiori pour une compétition qui se déroule en montagne », poursuit l’organisateur déjà tourné vers la prochaine saison. « Si les teams sont prêts à jouer le jeu, on peut très bien envisager une catégorie Élite Pro réunissant uniquement des voitures électriques en 2020, tandis que les gentlemen-drivers (Élite) continueraient de piloter des Silhouette thermiques. » En attendant, place à l’échéance isolienne. Spectacle et suspense garantis sur le tourniquet de 800 m minutieusement préparé comme d’habitude par Arnaud Trévisiol. Débutant épatant dans la cour des grands après avoir marqué de son empreinte le palmarès de l’Enedis Trophée électrique, le digne fils d’Olivier Panis tient pour l’instant la corde d’une courte tête - trois points, c’est tout ! - au volant de sa jaune monture vite apprivoisée (voir ci-dessous). Le rival numéro 1 ? JeanBaptiste Dubourg, pardi ! Leader du camp des ‘‘thermiques’’, le roi de la glace en quête d’une quatrième couronne a réagi illico presto dans les Pyrénées en remportant la C2. Sa Renault Captur entrera donc en piste tout à l’heure avec 60 kilos de lest réglementaire. Pied lourd de rigueur...