L’arrivée en haut du Faron
51E TOUR DU HAUT-VAR DU 22 AU 24 FÉVRIER
Pour la première fois de son histoire, le Tour du Haut Var, qui fête cette année son 51 e anniversaire, descend dans l’ouest du département. Et offrira aux Toulonnais une arrivée spectaculaire au sommet du mont Faron. Une montée mythique de 5,5 km, sur une pente tout en lacets de 8 % de moyenne, surplombant une rade sublime, rendue célèbre par des courses comme Paris-Nice ou le Tour Méditerranéen, qui l’ont largement empruntée jusqu’en 2014. Et si des milliers de cyclistes amateurs la grimpent toute l’année, il y en a un qui est particulièrement bien placé pour en parler. Trois fois, tout là-haut, David Moncoutié, ancien coureur professionnel de l’équipe Cofidis, y a levé les bras en vainqueur. Et collectionné une grosse poignée de places sur le podium. Retraité depuis 2012, celui qui commente désormais les épreuves pour Eurosport n’aura pas l’occasion d’assister à l’arrivée toulonnaise le 24 février prochain, retenu par ses obligations. Mais le petit prince du Faron a accepté illico de fouiller dans ses souvenirs pas si lointains, et de décrypter pour nous les mystères de cette ascension royale.
Ses souvenirs
« J’en garde forcément d’excellents souvenirs. C’était souvent le premier grand rendez-vous de la saison, en ce qui me concerne. La première véritable arrivée au sommet. Même si ce n’est pas très haut (584 m, Ndlr), on peut parler d’arriver au sommet, parce que c’est quand même une montée difficile en début d’année. J’étais d’ailleurs un peu triste, ces dernières années, qu’aucune course cycliste n’arrive au Faron, notamment chez les pros. Mais c’est donc chose faite cette année avec le Tour du Haut Var. Et c’est une très bonne chose. »
Les particularités du parcours
« C’est une montée qui fait environ 5 km, qui prend quand même de bons pourcentages. Une petite route, donc le placement est très important. Ça roule souvent très vite au pied, donc il faut essayer de l’aborder pas trop loin. Ensuite, c’est une belle montée. On s’élève au niveau de la mer. On n’a pas trop le temps de regarder, mais le paysage est très joli. Et ce n’est pas très long, environ 15-16 minutes, mais c’est plus long qu’une petite bosse. »
Les principales difficultés
« Souvent, comme c’est en début de saison, on ne sait pas encore trop où on en est. C’est le premier effort assez violent. Le risque, c’est donc de se mettre dans le rouge au pied du Faron en essayant de suivre, et de coincer tout d’un coup. On a sans doute un peu moins de repères à ce moment-là que si on abordait un col en juin ou en juillet. C’est peut-être le ‘‘danger’’. »
Quel profil « type » pour l’emporter ?
« Selon moi, c’est une montée pour grimpeur-puncheur. C’est un effort qui dure environ quinze minutes. C’est-à-dire que c’est un peu plus long que ce à quoi on peut être confronté dans les classiques ardennaises. Mais ce n’est pas non plus l’effort d’un col de haute montagne. C’est un peu entre les deux, et ça me correspondait bien. »
Bardet ou Pinot ?
« Les deux ! Je pense qu’ils doivent apprécier tous les deux ce genre de montée, donc c’est assez difficile d’en choisir un. Romain Bardet et Thibaut Pinot sont tous les deux de bons grimpeurs. Après, on est au mois de février, donc la forme n’est sans doute pas la même que lors de leurs grands rendez-vous. Je pense que ce sont deux coureurs qui vont s’illustrer. Ça devrait faire une belle bataille, et ce sera intéressant de les voir ensemble dans le Faron. Sans compter d’autres coureurs, qui devraient pouvoir se mêler à la lutte pour la victoire. Parce qu’on n’est pas non plus, comme je le disais, dans un col de haute montagne. Ça va être chouette. »