Crise franco-italienne : la France rappelle son ambassadeur
La France a rappelé son ambassadeur en Italie pour « des consultations » « Notre pays a fait, depuis plusieurs mois, l’objet d’accusations répétées, d’attaques sans fondement, de déclarations outrancières que chacun connaît et peut avoir à l’esprit », a déclaré la porte-parole du Quai d’Orsay dans un communiqué.
Provocation sans précédent
« Cela n’a pas de précédent, depuis la fin de la guerre (...) Les dernières ingérences constituent une provocation supplémentaire et inacceptable », a ajouté Agnès von der Mühll. La rencontre mardi en France du vice-Premier ministre italien Luigi Di Maio, chef de file du Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème), avec des « gilets jaunes », mobilisés depuis plus semaines contre le président Emmanuel Macron, a fait déborder le vase. M. Di Maio avait conclu cette rencontre, avec des responsables des « gilets jaunes », par un message sur les réseaux sociaux : « Le vent du changement a franchi les Alpes. Je répète : le vent du changement a franchi les Alpes ». Cette rencontre a fait suite à une série de propos d’une rare violence de Juigi Di Maio comme du ministre de l’Intérieur Matteo Salvini, patron de l’extrême droite italienne, à l’encontre de l’exécutif français. Matteo Salvini, patron de la Ligue et homme fort du gouvernement italien, a ainsi dit espérer que le peuple français se libère bientôt d’un « très mauvais président », des propos totalement inédits entre responsables de pays fondateurs de l’UE. « Avoir des désaccords est une chose, instrumentaliser la relation à des fins électorales en est une autre », a poursuivi la porte-parole. Matteo Salvini tente d’organiser un front européen de l’extrême droite contre les pro-européens incarnés notamment par le chef de l’Etat français en vue du scrutin du 26 mai. « La campagne pour les élections européennes ne saurait justifier le manque de respect de chaque peuple ou de sa démocratie », a souligné Agnès von der Mühll. « Tous ces actes créent une situation grave qui interroge sur les intentions du gouvernement italien vis-à-vis de sa relation avec la France », a-t-elle insisté.
Salvini et Di Maio prêts à rencontrer Macron
Les deux chefs politiques du gouvernement populiste italien, Matteo Salvini et Luigi Di Maio, se sont déclarés « disponibles » pour dialoguer avec le gouvernement français. « Nous sommes tout à fait disposés à rencontrer le président (français Emmanuel) Macron et le gouvernement français », a écrit M. Salvini, patron de la Ligue (extrême droite) dans un communiqué. Luigi Di Maio, chef du Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) est allé dans le même sens sur Facebook.