Fiona Ferro : «J’enr êvais »
La Niçoise découvre la Fed Cup, ce week-end à Liège. Face à la Belgique, le pays de sa mère, elle entend profiter de chaque instant.
Le janvier, elle est devenue la e joueuse française de l’histoire appelée en Fed Cup. Depuis, Fiona Ferro n’est pas redescendue de son petit nuage. A ans, la Valbonnaise vit un rêve éveillé. Elle pourrait faire ses premiers pas en Bleu, ce week-end en Belgique. Un adversaire qui n’a rien de quelconque, puisque c’est son pays de naissance et celui de sa maman. La continuité d’une année complètement folle et traversée d’un bond. La récompense pour les places avalées au classement WTA et son entrée fracassante, le octobre, à la e place mondiale (elle est e aujourd’hui). Lundi, en stage de préparation à Paris, la pensionnaire du Nice LTC a accepté d’évoquer son bonheur actuel. Au bout du fil, sa maturité était confondante.
Fiona, comment avez-vous appris cette première convocation en Fed Cup ? J’étais en Thaïlande où j’ai joué après l’Open d’Australie. J’étais seule dans ma chambre quand Julien Benneteau (le capitaine, ndlr) m’a passé un coup de fil pour m’annoncer ma sélection. Je m’y attendais un peu, on en parlait. Je connaissais déjà Julien avec qui j’avais discuté lors d’un entraînement à Paris et en Australie. Mais comme rien n’est jamais sûr, j’étais impatiente de savoir. Quand j’ai su, j’étais hyper contente.
C’est un rêve de petite fille qui se réalise… Intégrer l’équipe de France, j’en rêvais depuis toute petite. J’ai regardé beaucoup de rencontres. Dès qu’il y avait un week-end de Fed Cup, j’étais à fond devant ma télé et derrière l’équipe. En , j’avais même été voir France - Italie à Marseille avec mes parents. Je voulais voir les filles évoluer en vrai et me rendre compte de l’ambiance en Fed Cup. Caroline Garcia et Kristina Mladenovic avaient joué les quatre simples. Je m’étais dit que ce serait super d’être à leur place un jour.
Vous aimez la Fed Cup alors que d’autres privilégient leur carrière individuelle… Je ne pense pas qu’il faille différencier les deux. Même si la Fed Cup, c’est représenter son pays, c’est au-dessus de tout. Je vais en ressortir grandie avec davantage d’expérience. Je vais observer le professionnalisme des filles, ces petites choses qu’elles font forcément mieux que moi. J’espère apprendre plein de trucs et être à nouveau sélectionnée pour les prochaines rencontres.
Outre Alizé Cornet, avec laquelle vous évoluez en championnat de France par équipes avec le Nice LTC, connaissiez-vous les autres filles du groupe ? Oui, je connaissais Pauline Parmentier parce que je m’entraîne déjà à Paris avec elle. Je m’étais entraînée aussi avec Caroline Garcia. En revanche, depuis samedi et le début du stage, j’ai eu l’occasion de rencontrer Kristina Mladenovic. Vous attendez-vous à un rôle d’observatrice ou à jouer ? On ne saura que vendredi donc je me prépare comme si j’allais jouer. Rien n’est impossible. On ne sait pas ce qu’il peut se passer dans un week-end de Fed Cup. C’est ma première expérience, je prends la température, mais je serai prête à jouer si on a besoin de moi.
Cette situation est-elle source de stress ? Pour l’instant, ça va. Mon seul souci, c’est le discours de rookie que je vais devoir faire jeudi soir (lire hier, ndlr). La tradition veut qu’au cours du dîner qui précède une rencontre de Fed Cup, chaque nouveau membre de l’équipe doit faire un discours. Il faut monter sur l’estrade avec un micro. Ça se fera devant l’équipe belge. Je suis donc en train de préparer ça (rire) .Jene vais pas m’éterniser parce que je ne suis pas forcément douée pour ce genre de choses. Surtout qu’aucune des filles n’a voulu m’aider. Apparemment, elles ont toutes galéré (rire).
Même Alizé, il n’y a pas eu de solidarité niçoise ? Non, énorme lâcheté de la part d’Alizé sur ce coup-là (rire).
Dans quelle forme abordezvous ce rendez-vous ? J’ai joué mon er tour de Grand Chelem sans avoir de wild-card (à l’Open d’Australie, défaite -, - contre la Chinoise Qiang Wang, e mondiale), puis un tournoi en Thaïlande. C’est encore tout nouveau pour moi d’être directement dans les tableaux finaux WTA. Je suis encore en découverte mais je me sens bien dans mon jeu. Je n’ai pas gagné beaucoup de matchs sur le début de l’année mais ça n’est pas passé loin. En Australie, j’ai un peu surjoué, pris des risques. Il faut que j’arrive à mieux négocier les moments importants, à mieux gérer mes émotions. Je ne dois pas me précipiter pour essayer de faire le point en deux-trois coups. Mon service est l’autre axe principal de travail. Cette saison, l’objectif est de me maintenir autour de la e place mondiale et de m’approcher de la e. Ce week-end est marqué par le retour de Caroline Garcia après des tensions* avec les autres filles. Elle a déclaré que pour être compétitives, vous n’aviez « pas besoin d’être les meilleures amies du monde »… Vous êtes d’accord ? Il ne peut pas y avoir que des meilleures amies dans l’équipe. Malgré ça, je pense qu’il faut juste voir l’intérêt collectif. On est grandes et je pense qu’on est capables de mettre nos histoires personnelles de côté. Ce n’est pas si difficile que ça. Kiki (Mladenovic) et Caroline ont une histoire, un passé qu’il va leur falloir mettre de côté pour gagner en Fed Cup. Elles en sont capables, ça va bien se passer. Moi, je suis en dehors de tout ça, j’arrive à peine. Pour l’instant, l’ambiance est bonne. Il n’y a pas de tension, ça rigole.
Vous êtes née en Belgique et votre maman est Belge, ce match sera particulier à plus d’un titre… C’est marrant, c’est vrai, que ma première sélection se fasse en Belgique, devant toute la famille de ma maman. Ça fera des supporters en moins pour les Belges (rires).
fans et une ambiance à dompter... C’est en Belgique mais il y aura pas mal de supporters français quand même. Ils auront fait le déplacement pour être derrière nous. Je pense qu’on peut s’en servir pour nous donner des ailes, nous booster. Même s’il faudra faire attention et rester concentrées. * La Lyonnaise avait choisi de privilégier sa carrière en simple depuis la finale de Fed Cup perdue face aux Tchèques en 2016 (32). Elle avait aussi diminué le nombre de tournois disputés en double avec Kristina Mladenovic. Des décisions qui n’avaient pas été comprises. Tirage au sort aujourd’hui C’est à 12h30 que sera connu l’ordre des matchs du week-end. (Deux simples samedi à partir de 14h30, deux simples et le double dimanche à partir de 13h30).
‘‘ Je serai prête à jouer si on a besoin de moi. ” ‘‘ On est capables de mettre nos histoires personnelles de côté. ”