L’époque des délires artistiques et de «Picasso le fada»
Michel Carlin revient sur la genèse de sa fresque et ses amitiés célèbres… « À l’origine c’est un grand artiste aujourd’hui disparu (il ne veut pas dire le nom, Ndlr) qui devait signer cette fresque destinée à l’université de Toulon. Mais comme il trouvait la rémunération insuffisante, il s’en est détourné. Un concours d’État a donc été lancé. Je suis tombé dessus au début des années et cela m’a intéressé. Je n’avais jamais réalisé de fresque en terre et je venais tout juste de m’installer à Draguignan dans une maison avec un four en céramique. Il n’y a pas de hasard ! J’ai finalement été sélectionné. Lorsque j’ai vu les plans du bâtiment cela m’a inspiré, et je suis parti dans mes délires en écoutant Love Cry d’Albert Ayler (saxophoniste américain disparu en , Ndlr) à fond ! (rire). J’ai commencé à modeler en pensant à la Terre d’avant la naissance de l’homme. Ses mutations, l’érosion, le côté volcanique, le plissement des roches de Provence, la fossilisation, etc. Il y en avait partout dans la maison, façon puzzle, plaqué sur des draps à même le sol. On faisait du camping avec ma femme Dominique qui venait tout juste d’accoucher de nos jumeaux (rire) ».
Perte de simplicité… L’artiste né en , « par hasard » à Chambéry, a longtemps résidé à Vallauris où était basée sa famille. Ses « années de misère » dit-il, mais qui lui ont aussi permis de collectionner de riches rencontres comme Fernand Léger, Prévert, Picasso… « Prenez Picasso, il était un grand artiste mais lorsqu’il voyait de jeunes peintres, il vous mettait à l’aise, témoignait de l’intérêt… A Vallauris il vivait parmi les potiers. Les gens l’appelaient le fada ! (rire) Le célèbre photographe André Villers était aussi mon grand copain. De à sa disparition au Luc en … Aujourd’hui allez rencontrer un Buren et vous verrez ! J’en ai fait l’expérience. Il faut passer par mille intermédiaires avant de l’approcher ! Cette perte de simplicité est regrettable »