La députée C. Muschotti évoque les municipales
La députée LREM de la deuxième circonscription confie réfléchir à un projet pour les municipales et présente son travail parlementaire autour de l’écologie et du service national
Serez-vous candidate à l’élection municipale à Toulon ? Je ne sais pas. Ce n’est pas une question que je me pose actuellement, mais ce qui est certain, c’est qu’il va falloir construire un projet pour notre métropole. Un projet tourné vers le XXIe siècle.
Ça signifie que le projet porté par l’équipe actuelle ne vous convient pas ? Hubert Falco a été un bon maire, qui a su s’adapter en passant de Pignans à Toulon. Mais à un moment donné, il faut savoir passer la main. On ne peut pas faire de la politique toute sa vie. Il faut d’ailleurs acter le non-cumul des mandats dans le temps parce qu’on ne peut pas poser sur la table la même énergie à ans qu’à . Il y a encore énormément de travail à faire pour inventer la métropole entre Nice et Marseille et mettre au centre du projet la transition énergétique et écologique.
Au niveau national, il peut y avoir des convergences LR et LREM. Pourquoi cela semble-t-il impossible ici ? À l’assemblée, nous arrivons à travailler avec des députés Les Républicains (LR) constructifs persuadés que l’intérêt général doit primer. À Nice, la ville a franchi un cap en termes de transport et de transition énergétique et le maire arrive à dire que le gouvernement fait des choses qui vont dans le bon sens. Parfois, il n’est pas d’accord, mais il a cette honnêteté politique. Ce que l’on ne retrouve absolument pas ici. Dans le Var, nous avons des LR dans la ligne de Wauquiez. Ils jettent systématiquement tout ce qui vient du gouvernement. Ils pensent que c’est avec une droite dure qu’ils vont préserver leur électorat. C’est un discours dépassé qui fatigue les gens.
Vous le ressentez dans vos relations avec les élus locaux ? Oui, c’est très compliqué et ça me désole. La plupart des élus du coin ne souhaitent pas dépasser les clivages politiques pour oeuvrer pour l’intérêt général. Ils forment un clan depuis ans et c’est compliqué pour eux de modifier leurs habitudes de fonctionnement. On n’arrive pas à enclencher ensemble le travail territoire-État, parce que, comme je ne fais pas partie de leur bord politique, certains ne souhaitent pas participer à l’avancée du pays.
Vous avez le sentiment que vous les inquiétez ? Je suscite la crispation parce que c’est mon premier mandat, parce que j’ai ans, parce que je suis une femme et parce que je passe au-delà du clivage politique. Je veux juste faire avancer mon territoire. Pas faire avancer mon clan politique.
Hubert Falco et vous échangez régulièrement des petites phrases polémiques. Vous pensez que ça fait avancer le débat ? Je n’ai ni le temps ni l’envie de rentrer dans ces bagarres politiciennes, mais dès que j’ose évoquer de nouvelles perspectives pour la métropole, Hubert Falco m’attaque systématiquement sur les réseaux sociaux. Il est élu depuis bien avant ma naissance, vu son âge et vu qu’il est élu depuis plus de ans, il a forcément plus de carrière politique derrière lui que devant lui. C’est un fait, ce n’est pas un reproche.
En réponse, Hubert Falco évoque votre passé de communiste. Cet épisode vous gêne-til? Ça me fait rire. J’ai adhéré aux jeunesses communistes, quand j’avais ans. Ça a duré deux ans. J’avais envie de refaire le monde et de rêver à une société autre. Ces jeunesses communistes m’ont permis de comprendre les outils de la politique. Depuis j’ai grandi.
Quand déciderez-vous si vous vous présentez aux municipales ? Il faut qu’à la rentrée de septembre, on sache quels sont les candidats sur la métropole.
LREM compte présenter des candidats dans toutes les communes ? Non. On veut un projet partagé pour la métropole, mais ça ne veut pas dire un projet LREM. Il y a encore beaucoup de choses à définir pour l’instant, on travaille sur ce projet cohérent à l’échelle des communes et de la métropole.
Sur quelles thématiques ? Le transport d’abord. Il faut désengorger la métropole. Pour la qualité de vie, la santé publique et le développement économique. Si les coeurs de ville meurent, c’est bien parce que le transport n’est pas à la hauteur. Il faut aussi avoir un projet à l’échelle de la Méditerranée pour le tourisme et la préservation de l’environnement. Il y a enfin la question de l’industrie qui doit
créer de l’activité.