Les auteurs d'incivilités dans le viseur de la ville
Par le biais d'une campagne d'information, la municipalité appelle à la responsabilité de tous pour maintenir « la qualité des espaces publics ». Avant d'enclencher la répression
Dès l'entrée de ville, au niveau du parking des Esplageolles, un panneau de 4 mètres sur 3 annonce la couleur : « Stop aux incivilités ; tous responsables ». C'est le point d'accroche de la campagne d'information qui est reprise sur 23 affiches placardées aux quatre coins de la ville, et déclinée sur des cartes postales distribuées dans les lieux publics. Dans le collimateur de la municipalité : le tapage nocturne et l'ivresse sur la voie publique, les mégots de cigarettes et les déjections canines, le stationnement anarchique et les voitures ventouses, l'abandon d'encombrants et les dépôts sauvages, le vol de végétaux et la détérioration du mobilier urbain. « Les incivilités sont un défi à l'ordre public car elles ont trois conséquences, explique Marc Vuillemot : elles contribuent à l'augmentation du sentiment d'insécurité (si c'est sale, les gens pensent que la puissance publique n'est pas vigilante et que tout peut arriver) ; cela crée un contexte qui favorise l'augmentation de la délinquance (puisque l'impression est donnée que l'espace public est déserté) ; et les dégradations engendrées ont un coût important ». A titre d'exemple, indique le maire, les toilettes du parc Braudel ont été dégradées et il en a coûté 12 600 € pour les remettre en état. Parallèlement, les trois caméras installées à Berthe ont été vandalisées ; cela représente un coût de 10 500 € pour la ville. « Cet argent, précise le premier magistrat, je préférerais le mettre pour boucher les trous dans les routes ou sur les trottoirs ».
« On prévient puis on sanctionne »
Dans un premier temps, le plan de lutte a une vocation pédagogique : « Pendant trois mois, poursuit Marc Vuillemot, on prévient, on dissuade et on discute. Et ce par le biais de l'affichage et du recours à la brigade du cadre de vie ,crééeàcet
(1) effet, qui a pour mission de dialoguer avec la population pour expliquer la démarche. Un travail est aussi mené dans les collèges et les centres de loisirs pour sensibiliser les enfants, qui sont de bons ambassadeurs auprès des familles ». Puis, dans un deuxième temps, le dispositif va évoluer : « À partir de fin avril, une nouvelle campagne de communication annoncera les sanctions encourues par ceux qui ne respectent pas les règles. Et la répression sera enclenchée. Les auteurs d'incivilités volontaires feront l'objet d'un dépôt de plainte et d'une verbalisation. Selon l'infraction, les amendes iront de 11 à 135 € mais pourront atteindre 450 € s'il s'agit d'encombrants ».
Réparation du préjudice
Par ailleurs, les fauteurs de troubles seront orientés vers la « cellule de citoyenneté tranquillité publique ». Cet organe qui, jusque-là, surveille les absences durables des collégiens (2), va élargir ses prérogatives aux auteurs d'incivilités. Et ce dans le cadre des pouvoirs de police du maire. « Les auteurs seront convoqués devant la cellule dans le cadre d'une transaction avec le parquet, pour une réparation du préjudice par un travail non rémunéré. Les personnes concernées écoperont d'une peine de travail d'intérêt général ; elles devront réparer la dégradation commise ou la compenser. Et si les personnes ne se présentent pas, elles seront convoquées par le parquet. De même, si la peine prononcée par la cellule n'est pas exécutée, le parquet reprendra la main ». 1. Les agents de surveillance de la voie publique (ASVP), les fonctionnaires de la brigade de l'environnement, les gardiens de parc et des médiateurs 2. Les collégiens concernés sont convoqués en mairie, avec leurs parents, pour un rappel à l'ordre, en accord avec l'Education nationale.