Quelques principes élémentaires
. La disposition des pièces
« Il faut disposer les pièces comme le soleil y vit. Il doit vous accompagner partout dans la maison, du matin au soir. Et c’est encore plus important dans le Nord (de la France) » ,oùla lumière est plus rare… Après, chacun son mode de vie. Lui a décidé de placer la salle de bain à l’est, avec le soleil qui se lève, les pièces à vivre plein sud, et la cuisine à l’ouest, pour profiter des dernières lueurs du jour. Le garage, les WC, l’une des chambres, le dressing et le cellier sont quant à eux orientés au nord. Classique mais « essentiel ».
. Une véranda en guise de chaudière
« Et voilà ma chaudière », présente Jean-Pierre, un large sourire en coin. On pénètre en fait dans sa véranda, qui avoisine les 20 m2. « C’est un générateur de chaleur terrible », précise-t-il. Dehors, le thermomètre dépasse péniblement les 5 °C. Pourtant, à l’intérieur, on frôle les 25 °C. « Bien sûr… sans chauffage », ajoutet-il, surpris qu’on ose lui poser pareille question. Et pour rafraîchir la température l’été, « il n’y a qu’à ouvrir les baies vitrées » et déployer les stores. Lesquels fonctionnent de la même façon que la coursive qui jouxte la véranda.
. La coursive
« La coursive utilise la position du soleil, qui en moyenne, se trouve à 44° aux équinoxes », éclaire le spécialiste. Car le soleil, il faut le savoir, « se déplace à 23° l’hiver et à 69° l’été ». On est à deux doigts de sortir le compas et l’équerre. « En fait, la largeur du sol doit être identique à la hauteur du mur. » Et ensuite ? « Plus on est en hiver, plus le soleil rentre, et inversement l’été. C’est de la régulation naturelle » , expose Jean-Pierre, en faisant référence aux « platanes à l’époque », qui avaient un peu la même fonction isolante puisqu’ils « perdent leurs feuilles l’hiver et laissent donc passer la lumière ».
. L’inertie
C’est un autre principe essentiel qui permet de se passer de climatisation l’été et de chauffage en hiver. Or, « pour obtenir une inertie maximum, il faut faire en sorte que le mur face au soleil et que le parterre absorbent la chaleur ». L’inertie est évidemment complémentaire de l’isolation. L’idée, résume Jean-Pierre, est de renvoyer l’isolant sous la dalle pour avoir une masse lourde, alors que c’est l’inverse dans la plupart des maisons. »
. L’isolation
La différence se fait ensuite au niveau de l’isolation. Ici, les murs mesurent 37 cm d’épaisseur. «Ils doivent faire office de bouclier thermique comme sur les navettes spatiales. » Concrètement, le mur est composé, de l’intérieur vers l’extérieur, d’une première couche de biomur de 20 cm (fait à base de briques alvéolées « comme une ruche »), d’une seconde couche de 10 cm d’isolant, puis d’une dernière de 7 cm avec des briques plus fines. La méthode concerne les faces nord et sud de l’habitation. « Pour les côtés, on fait un peu ce qu’on veut. »
C’est de la régulation naturelle ”