Conseil : rififi autour du jumelage avec la Roumanie
Les débats du conseil municipal ont connu deux temps forts. Deux sujets avaient intégré l’ordre du jour pour apporter un éclairage sur des points engageant les deniers publics
Alors que la commission des finances est entrée dans la phase de préparation des budgets primitifs, deux sujets avaient intégré l’ordre du jour pour apporter un éclairage sur des points engageant les deniers publics. Avant de prendre les décisions, l’heure était donc aux plaidoyers. Sous forme d’exposé tout d’abord pour le chapitre patrimoine.
Autour de la Maison du patrimoine
En qualité de président de la commission communale ad hoc, Christian Turcheschi a dépeint les activités et orientations choisies par les dix bénévoles de la Maison du patrimoine. « Il y a trois grands thèmes. En un, la découverte du village avec visite guidée et installation à venir de panneaux informatifs aux 13 points remarquables retenus à ce jour sur la commune. En deux, le recueil de données auprès de nos anciens. En trois, l’exploitation de nos archives. Nous avons la chance de pouvoir les conserver au sein de la municipalité et ce sont de véritables mines d’or. Toutes ces recherches n’ont qu’un seul but, faire un livre sur l’histoire du village. Nous ne savons pas encore quand nous le réaliserons. Il n’y a pas d’urgence et surtout nous ne voulons pas faire n’importe quoi », a commenté l’élu. Des propos bien accueillis par l’assemblée, le maire en tête. Mais ce ne fut pas le cas pour le second arbitrage qui portait sur une proposition de jumelage avec une ville roumaine, Cristian, dans la périphérie de Brasov.
« La Roumanie, on y va une fois et après on n’y retourne pas »
S’adressant directement à Marie-Claude Fauvre, présidente du comité de jumelage, c’est la première adjointe en charge des finances, Martine Xicluna, qui a porté la première estocade : « Nous avons découvert ce projet en commission des finances. Tu aurais dû nous prévenir avant. De plus, la Roumanie, on y va une fois et après on n’y retourne pas. Qu’est-ce qui a déclenché ce troisième jumelage ? Auraitil un lien avec les deux existants ? ». La concorde patrimoniale venait de céder sa place à la houle de la contestation. En réponse, Marie-Claude Fauvre a tenu à justifier : « Nous sommes jumelés avec une commune allemande et une anglaise depuis une dizaine d’années. Avec le temps, une routine s’est installée, même si les relations sont bonnes. Ce troisième jumelage permettra un renouveau. L’occasion de découvrir une autre Europe. Cela ne changera rien, ni avec Geschwenda (All.) et Ringmer (GB) ni dans notre budget de fonctionnement. C’est une réelle opportunité ! ».
Mais à quoi ça sert ?
Une explication qui a peiné à convaincre une franche opposition. « Mais à quoi servent ces jumelages ? », « Il n’y a pas de réalité quotidienne pour les administrés ! »,« Les jumelages n’intéressent que quelques personnes à Belgentier, la majorité de la population y est indifférente »,« La jeunesse n’y est pas associée », pouvait-on entendre à la volée des voix discordantes.
Le principe adopté sur le fil
En résumé, pourquoi dépenser de l’argent public pour un intérêt jugé peu général ? Sur ce dernier point, Bruno Aycard a réagi. « Les déplacements sont aux frais des délégations. Les contribuables
ne paieront pas les voyages du comité. A titre personnel, je suis pour l’ouverture et pour l’Europe. Je pense qu’une délégation n’engage en rien. Notre première tentative de jumelage avec un village irlandais en est le parfait exemple ». Soumise au vote, la proposition a récolté 6 voix contre, 2 abstentions et 7 voix pour. Sur le fil, le principe de délégation
a été adopté, première étape avant de poursuivre dans le processus d’un véritable partenariat...ou pas. Avant l’ouverture des débats de la séance publique lundi soir, Bruno Aycard a invité les élus à rendre un dernier hommage solennel à M. Robert Guedet, conseiller municipal belgentiérois de 1977 à 1989, disparu récemment.