Les quais des ferries électrifiés d’ici à deux ans P
Hubert Falco, président de TPM, Jacques Bianchi, président de la CCI, et Pierre Mattei, P.-d. g. de Corsica ferries, sont revenus sur l’électricfication des quais, destinée à améliorer la qualité de l’air
Faire baisser de 85 % le temps durant lequel les bateaux à quai au port de Toulon polluent. Le défi est ambitieux. Mais, aujourd’hui, la Métropole Toulon Provence - Méditerranée, la Chambre de commerce et d’industrie et Corsica ferries se disent prêtes à le relever. Début février, Hubert Falco l’avait déjà annoncé : les quais de la Corse, Fournel et Minerve, accueillant les navires de la compagnie maritime italienne, seront électrifiés. Hier, lors d’une conférence de presse à bord du Méga express 3, le président de TPM, accompagné par celui de la CCI, Jacques Bianchi, et le P.-d. g. de la compagnie maritime italienne, Pierre Mattei, a donné des précisions sur cet équipement, attendu de longue date par les riverains du Port-Marchand, ainsi que les associations citoyennes et environnementales. « J’ai entendu ceux qui disent qu’ils respirent de la fumée », insiste en préambule le maire de Toulon. Jacques Bianchi renchérit : « Nous avons une volonté farouche de supprimer la pollution excessive. Et là, où il y a une volonté, il y a un chemin. » Un chemin qui jusqu’à récemment semblait avoir du mal à croiser celui des retombées économiques (lire ci-dessous), mais qui paraît maintenant décidé à aller dans le même sens. « Ce n’est pas simple, note Hubert Falco : si ça l’était, les autres ports l’auraient déjà fait. »
Installation prête dans deux ans
Si les aspects techniques, toujours à l’étude, ne sont pas encore connus, on en sait un peu plus, sur le calendrier notamment. En effet, l’élu l’assure : « On espère pouvoir commencer à équiper les quais avant la fin de l’année. » Concrètement, l’idée c’est que, d’ici à la fin 2019, un premier bateau puisse se brancher et que, dans deux ans maximum, l’ensemble de l’installation soit prêt. Ceci pour un financement estimé entre six et sept millions d’euros – répartis entre TPM et la CCI –, nécessaire à l’acheminement de l’électricité. De son côté, Corsica ferries devra, elle aussi, investir afin de mettre ses huit bateaux, qui fréquentent le port de Toulon, à niveau. Pierre Mattei affirme le faire volontiers. « On pourra créer un standard toulonnais qu’on pourra transporter dans d’autres ports », juge le P.-d. g. de Corsica Ferries.
Des escales courtes plus « propres » aussi
Pour l’heure, cependant, on n’en est pas là. « On va s’appuyer sur un bureau d’étude spécialisé, précise Jérôme Giraud, directeur des ports. La solution choisie devra être à la pointe et capable de remplir sa mission » Sa mission en l’occurrence sera de permettre aux ferries de se brancher sur le courant lors de leurs escales dites longues (par opposition avec les stop and go). Autrement dit, rendre non polluantes 6 500 des 7 700 heures annuelles que passent les bateaux italiens à quai, et ainsi atteindre la réduction de 85 % du temps d’émissions polluantes en escales. Quant aux escales dites courtes, ainsi que les phases de départs et d’arrivée, elles aussi devraient rapidement devenir moins polluantes. Au 1er janvier 2020, la dernière
révision de la convention Marpol, relative à la prévention de la pollution atmosphérique par les navires, entrera en vigueur. Elle prévoit l’utilisation, en navigation, de carburants à 0,5 % de soufre, pour le transport de passager, contre 1,5 % aujourd’hui. Un seuil qui pourrait encore être abaissé si la Méditerranée est classée zone ECA, de contrôle des émissions. Les carburants utilisés en mer ne pourraient alors plus dépasser 0,1 % de teneur en soufre.