Prison ferme requise pour des « vols du quotidien »
Deux affaires de « vols ordinaires » ont été abordées par le tribunal correctionnel de Toulon, hier. Deux hommes ont été interpellés il y a quelques jours, après des vols commis dans des grandes enseignes du centre Mayol. Tous deux ont été maintenus en détention. Le premier dossier avait trait à deux vols à l’étalage commis à la Fnac du centre commercial toulonnais. À quelques jours d’intervalle, le prévenu, âgé de 27 ans, est soupçonné d’avoir dérobé une tablette, puis d’être revenu pour voler un chargeur de console de jeux. Le montant du préjudice n’était pas très important (180 euros) et la Fnac ne s’est pas constituée partie civile.
« Vols nécessaires »
N’empêche : au banc du ministère public, la magistrate du parquet a précisé que, malgré quelques soucis psychologiques, le « mis en cause est pleinement accessible à la sanction pénale. Il doit comprendre définitivement que le vol doit s’arrêter », a-t-elle expliqué avant de requérir six mois d’emprisonnement et son placement sous mandat de dépôt. « Vous savez, je n’ai pas volé pour moi, mais pour revendre le matériel. Tout ça, c’était pour survivre ! », a expliqué à la barre le prévenu avant que son avocat, Me Hedy Makhlouf, ne prenne la parole : « Dès le début, mon client a reconnu les faits. Il souffre de troubles psychiatriques importants dont une tendance à la schizophrénie. Concernant les faits, croyez-le : ces vols lui ont servi à se nourrir. Cela n’excuse rien, mais il s’agissait de vols par nécessité. » Finalement, le tribunal a suivi les réquisitions du parquet.
Un couteau pour un téléphone
L’autre affaire concernait un ressortissant roumain, âgé de 25 ans, poursuivi pour vol avec destruction. La justice lui reproche d’avoir dérobé chez Carrefour Mayol un couteau de cuisine, protégé dans du plastique, et de s’être servi de ce couteau pour détruire l’antivol d’un téléphone portable qu’il convoitait. Hélas pour lui, le prévenu a été repéré et placé en garde à vue. Comparaissant détenu, il a très vite fait la démonstration qu’il avait du mal à s’exprimer en français et aucun traducteur n’était prévu à l’audience. Du coup, la présidente, Patricia Krumenacker, a suspendu l’audience pour vérifier le passé du mis en cause, notamment médical. À la reprise des débats, elle a sollicité qu’une expertise psychiatrique soit réalisée. La représentante du parquet lui a emboîté le pas, tout en réclamant un placement en détention du prévenu. Son avocat, Me Makhlouf, a également appuyé la demande d’expertise médicale. L’affaire a été renvoyée au 1er avril prochain et la juridiction toulonnaise a ordonné une expertise rapide. En attendant, le détenu restera en prison.