« Nina, plus jamais ça ! » : création d’une association
Formé après l’accident qui a coûté la vie à Nina Jacques en juin dernier, le groupe se constitue en association. Le but : mobiliser les pouvoirs publics pour la sécurisation des routes du golfe de Saint-Tropez
«Je me battrais jusqu’à mon dernier souffle pour qu’aucune mère ne vive ça. » Cette promesse, Nicole Parandon-Gilbert l’a faite à la mort de sa fille, le 22 juin 2018. Alors qu’elle roulait à scooter, Nina, 37 ans, a été percutée par une voiture sur la route des Plages à Ramatuelle. Huit mois après, Nicole Parandon-Gilbert a décidé de créer l’association « Nina, plus jamais ça ! »:« L’objectif est de réaliser des actions et de demander aux représentants des pouvoirs publics de prendre des mesures fortes pour éviter les nombreux accidents que compte le Golfe chaque année. Les routes ne sont pas assez sûres. Ma fille était une personne prudente. Elle ne sortait jamais sans ses protections, même par 40°. »
L’électrochoc
Sous le masque de la dignité, se devine la profonde détresse d’une mère face à la mort de son enfant. Un désarroi partagé par de nombreux saisonniers, eux aussi affectés par la disparition de Nina, très connue dans les établissements du golfe de Saint-Tropez, où elle travaillait l’été depuis de longues années. Ce sont ces mêmes saisonniers qui avaient créé, l’été dernier, le groupe « Nina, plus jamais ça ! » :« Sa mort a été comme un électrochoc, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase », commente l’une de ses amies, Aurélie Braghetto : « Chaque année, nous perdons des proches. Ces drames doivent cesser. » Lundi, au Café des Arts , les proches de Nina étaient réunis afin de définir les premières actions envisagées dans le cadre de l’association (lire ci-contre). « On voudrait agir dès le mois d’avril, juste avant que ne commence la saison », souligne Sylvio Zanotti. « Notre priorité, c’est de faire sécuriser les routes dangereuses, notamment la route des Plages entre Saint-Tropez et Ramatuelle et la Départementale entre SainteMaxime et Saint-Tropez. Tous les saisonniers se déplacent à deux-roues et sont vulnérables. Vous vous rendez compte, la route des Plages n’est même pas éclairée ! Ça fait des années qu’on en parle et qu’il ne se passe rien. Tout le monde se renvoie la balle. »
Zones à haut risque
« Quand on se tient à la sortie de Kon Tiki, là où Nina a eu son accident, on se rend compte à quel point, un jour ou l’autre, l’accident était inévitable : les véhicules roulent vite et les sorties de plages ne sont pas matérialisées », poursuit Michel, beau-père de Nina. « Pendant des années où j’ai emprunté le boulevard Patch, je peux compter le nombre de fois où des gendarmes étaient présents pour faire souffler dans un ballon », déplore de son côté Nathalie De Colmont. « On fait face à une configuration très particulière » observe David Baruk, à l’origine du mouvement : «Ona affaire à des gens qui font la fête, avec l’excitation qui l’accompagne et en face des saisonniers fatigués, dont la vigilance peut baisser. La route des Plages est un no man’s land de sécurité. » La maman de Nina lance aujourd’hui un appel à toutes les bonnes volontés pour rejoindre l’association, ainsi qu’aux parents de victimes d’accidents de la route : « Plus nous serons nombreux, plus l’impact sera fort pour faire bouger les choses. Nos enfants ne doivent pas mourir en allant travailler ». 1. Facebook : NINA, plus jamais ça ! 2. ninaplusjamaisca@gmail.com