CYCLISME : DUEL AU SOMMET... DU FARON
La longue et difficile étape de 201,4 km dessinée dans le coeur historique du haut Var a éliminé quelques hommes. Mais elle laisse Pinot et Bardet, les deux favoris, sur la même ligne avant le Faron
Les deux grands favoris du Tour du haut Var, Pinot et Bardet, ont fini
e et e hier à Mons, juste derrière l’Italien Ciccone, le nouveau leader. La course livrera son verdict aujourd’hui lors de l’étape entre La Londe et Toulon, avec la mythique montée du Faron comme final.
Ni la première étape piégeuse azuréenne et le glissant Tanneron de vendredi, ni la journée de plus de 200 km et 3 600 m de dénivelé dans le haut Var d’hier n’auront réussi à les départager. Ce matin, Thibaut Pinot et Romain Bardet restent sur la même ligne. Pointés dans la même seconde. Pour les deux grands favoris de cette 51e édition, tout se jouera donc dans les six kilomètres du mont Faron. Hier après-midi, dans la fraîcheur et la brume de Mons, les deux Tricolores ont fini roue dans roue. Deuxième et troisième – seulement battus par l’Italien Giulio Ciccone - – d’un sprint un peu houleux. « AG2R a mené le sprint, mais ils s’intéressaient plus à me serrer sur la droite qu’à la course et je me suis fait enfermer, râlait Pinot à chaud. Mais ce n’est pas grave, c’était une super étape, mes sensations étaient meilleures à la fin, donc c’est positif pour demain (aujourd’hui). Je suis idéalement placé, même s’il y a beaucoup de monde et du marquage. J’ai une grosse équipe, ils marchent tous bien et il y a moyen de se faire plaisir. »
L’inconnue Ciccone
Avec Morabito, Molard, légèrement distancé hier, Frankiny, le Franc-Comtois est bien entouré pour faire exploser la course aujourd’hui à Toulon. Mais il lui reste du monde sur le porte-bagages. Six coureurs sont pointés dans le même temps que lui, à commencer par Romain Bardet et Alexis Vuillermoz, les deux grimpeurs d’AG2R. « Je suis content de mes sensations, même si ma condition n’est pas encore optimale, réagissait hier sur la ligne Bardet, qui avait joué les équipiers modèles pour lancer le sprint de Vuillermoz. Je fais de longs efforts qui vont me servir pour la suite. Le Faron, ça va être le bouquet final, j’espère avoir encore de meilleures sensations. » Sept coureurs dans le même temps, dont cinq Tricolores, on peut rêver d’un podium final bleu-blanc-rouge, sauf si un Italien piégeait tout ce beau monde. Car ce matin, c’est Giulio Ciccone qui porte le maillot jaune mimosa de leader, après sa nette victoire d’étape hier. « Les coureurs de la FDJ ont mis un rythme très élevé dans les derniers kilomètres, mais quand il restait 300 mètres, j’ai vu que la route descendait. Je connaissais bien le final avec le double virage, j’ai anticipé le sprint de Pinot et ça s’est bien passé », se réjouissait celui qui avait déjà pris la 3e place à Mandelieu. À 24 ans, le leader de Trek-Segafredo sur ce Haut Var n’est pas le premier venu. Le coureur des Abruzzes a déjà remporté une étape sur le Giro. De là à l’imaginer suivre Pinot ou Bardet dans le Faron ? Lui-même ne se risquait pas à l’envisager. « J’ai entendu parler du mont Faron mais, sincèrement, je ne l’ai jamais grimpé, ça sera la première fois. J’espère avoir une très belle journée demain (aujourd’hui) .» Ses équipiers y croient peutêtre davantage et vont tout faire pour l’aider. «On sait que Giulio est fort en ce moment, réagissait Nicola Conci, son compatriote. Vendredi, il a peut-être lancé son sprint trop tard, alors qu’il est plus rapide que les autres. Aujourd’hui (hier) , il a eu les jambes pour gagner. Demain (aujourd’hui), avec une nouvelle arrivée au sommet, ça lui convient bien. » Pinot ou Bardet sont prévenus. L’Italien vendra chèrement son maillot.