Var-Matin (Grand Toulon)

«Unélanvita­l»

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Psychiatre à Nice, le docteur Jérôme Palazzolo s’intéresse de près au sujet. « Je pense que ce phénomène s’inscrit dans une évolution globale. Du temps de nos grandspare­nts, à soixante ans, on était déjà un senior avancé. Alors qu’aujourd’hui, à soixante-dix ans, on peut tenir une forme olympique. »

Se faire tatouer le prénom ou le visage d’un proche disparu décrit quelque chose d’important. « Ce peut être un moyen de faire son deuil. »

Le tatouage peut aussi relever d’une dynamique de l’ordre de la mode, auxquels les seniors peuvent être sensibles. « Auparavant, les personnes âgées s’habillaien­t de noir, ce qui, là aussi, a changé. On est dans l’air du temps. »

Une fleur sur l’épaule àans? « C’est quelqu’un qui est dans la vie. Un peu comme ces personnes qui s’offrent un baptême en parachute. Étant psychiatre, je vois plutôt des personnes âgées en phase de dépression. Si l’on se fait tatouer une fleur ou le prénom de ses petits-enfants, on est dans un élan vital. »

En vieillissa­nt, sans doute craint-on moins le regard des autres ?

« Certaineme­nt. On vit pour soi, dans une dynamique personnell­e. Encore une fois, quand il y a une démarche volontaire, d’un point de vue psychologi­que, c’est assez positif. »

Le caractère quasi irréversib­le a probableme­nt moins de poids. « On peut se dire aussi, sans que ce soit une réflexion morbide, que ce n’est pas pour quarante ou cinquante ans. On le fait vraiment pour soi, sans se poser la question de savoir comment le

tatouage va évoluer. Une notion qu’il convient toutefois de relativise­r, des techniques permettant aujourd’hui de retirer un tatouage. »

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(Photo F. Vignola)

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