Venezuela : le défi de Juan Guaido à Nicolas Maduro
L’opposant vénézuélien Juan Guaido a lancé hier l’épreuve de force avec Nicolas Maduro en annonçant, depuis la Colombie, l’entrée au Venezuela d’un premier camion d’aide humanitaire par la frontière brésilienne. Le président en exercice, Nicolas Maduro, y voit une tentative déguisée d’intervention militaire américaine. L’opposant avait fixé hier comme date butoir pour l’entrée au Venezuela des vivres et des médicaments, essentiellement fournis par les États-Unis. Pour bloquer leur entrée, Caracas a ordonné la fermeture vendredi des trois principaux ponts frontaliers. Un quatrième, celui de Tienditas, est bloqué avec des conteneurs par l’armée depuis début février. Défiant le leader chaviste, Juan Guaido avait bravé vendredi un ordre judiciaire lui interdisant de quitter le territoire national, et affirmé que l’armée, pilier du régime chaviste, avait « participé » à cette opération. « L’appel aux forces armées est très clair : bienvenus du bon côté de l’histoire, bienvenus les militaires qui aujourd’hui se mettent du côté de
la Constitution », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse, en référence notamment à cinq soldats de la Garde nationale bolivarienne qui ont déserté hier et franchi la frontière colombienne.
Chili et Colombie en soutien de Guaido
Juan Guaido, arrivé par surprise en Colombie, n’a pas précisé quand ni comment il comptait regagner le Venezuela, où il risque d’être arrêté, la justice restant fidèle au régime. Le rôle des militaires apparaît plus que jamais déterminant. Le président colombien Ivan Duque, qui condamne « la dictature » de Maduro, et son homologue chilien Sebastian Piñera ont appelé les forces armées à permettre l’entrée de l’aide.