Appendicite : l’opération, seul traitement fiable Soins
Lorsque l’appendice est en proie à une inflammation, il est nécessaire de l’enlever. L’antibiothérapie sans chirurgie est à l’étude mais ne donne pas, pour l’instant, de résultat satisfaisant
Depuis le réveil, Lucas, 9 ans, se plaint d’avoir mal au ventre. La journée se passe, la douleur s’intensifie et s’accompagne de vomissements. Ses parents décident donc de l’emmener consulter. Rien de très grave : il s’agit d’une appendicite simple. Il sera opéré et pourra reprendre une vie normale rapidement. L’appendice, tout le monde en possède un. C’est une petite excroissance du caecum, le premier segment du gros intestin. Une sorte de poche creuse dont on ne sait toujours pas précisément à quoi elle sert chez l’homme. Le problème, c’est que cet appendice peut être la proie d’une inflammation. Et là, la seule solution, c’est de l’enlever, il n’y aura pas de guérison spontanée. «Le seul traitement validé aujourd’hui, c’est l’opération, indique le Dr JeanFrançois Lecompte, chirurgien au sein des hôpitaux pédiatriques de Nice CHU-Lenval. Les effets des antibiotiques sont à l’étude mais pour l’heure, on relève encore un risque important de complications et une récidive précoce fréquente. L’appendicectomie, elle, est plus fiable et plus rapide. Une fois que l’appendice enflammé est retiré, la guérison est immédiate. »
De plus en plus en ambulatoire
L’infection survient généralement entre 5 et 15 ans. « Toutefois, il arrive que l’on doive opérer un patient de 2 ans ou un adulte, même si ces situations sont un peu plus rares », note le médecin. La plupart des appendicectomies sont donc réalisées en pédiatrie – à Lenval, on en recense plus de 150 par an. Et ces dernières années, elles sont pratiquées de plus en plus souvent en ambulatoire (à condition que la situation le permette). Le service de chirurgie pédiatrique de Lenval est l’un de ceux ayant le plus d’expérience en France dans cette prise en charge. Quand cela est réalisable, le bénéfice sur la qualité de vie de l’enfant est important, et l’organisation familiale moins impactée. « C’est le cas par exemple lorsque l’on examine un patient en fin de journée. Une fois le diagnostic posé, il peut rentrer chez lui et revenir le lendemain matin pour l’opération. Et regagner son domicile le soir même. Nous en discutons avec les parents et leur expliquons comment les choses vont se dérouler, ce qu’ils devront faire. Un film d’animation a été créé et mis en ligne sur la chaîne YouTube de Lenval pour aider à expliquer l’opération à l’enfant. Il peut le visionner à son domicile. Attention, cela n’est possible que s’il s’agit d’une appendicite simple. Il faut que des critères stricts soient respectés afin de ne pas prendre de risque de complication », insiste le Dr Lecompte.
Une affaire de quelques semaines
Car il arrive que le patient se présente un peu tard par rapport au début des signes ; dans ce cas, l’inflammation est telle qu’elle peut engendrer une péritonite (l’inflammation du péritoine, la membrane qui enveloppe la cavité abdominale et les viscères). « C’est alors une urgence chirurgicale, il faut opérer rapidement. Le patient sera gardé à l’hôpital quelques jours et bénéficiera d’antibiotiques sous perfusion après la chirurgie », précise le chirurgien. Dans tous les cas, l’appendicectomie est réalisée par coelioscopie. Un à trois points d’entrée (au niveau du nombril et des côtés) sont suffisants pour enlever l’appendice. Comme il y a moins de cicatrices, il y a moins de risque d’infection au niveau de celles-ci, et surtout moins de douleur après l’opération. Généralement, l’enfant peut retourner à l’école (ou l’adulte au travail) au bout d’une semaine et reprendre le sport sous 15 jours à 3 semaines, le temps de permettre la cicatrisation des muscles. Une seule consultation quelques jours après l’opération suffit le plus souvent à vérifier le bon rétablissement de l’enfant.