Var-Matin (Grand Toulon)

Pérégrinat­ions dans les fractions de Capte et la Bergerie

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Nous piochons ici parmi la prose imagée de Nicole Lucchini, qui a livré le fruit de ses recherches dans le Pointu, le journal d’informatio­ns locales des fractions de la Capte - la Bergerie - le Pousset :

Cheminons dans la Capte - la Bergerie… La Bergerie ? C’est ici qu’il y a quelque 70 ans, les moutons paissaient et s’engraissai­ent… « les préssalés » hyérois en quelque sorte ! Avenue de la Sablière… Sablière ? C’est ici que les maçons creusaient gratuiteme­nt le sol pour en extraire le sable qui ferait les beaux crépis du centre-ville. Cheminons et regardons les noms des maisons : un vrai petit voyage plein de mystère, de surprises et de découverte­s…

Viens chez moi, j’habite au Logis du vent

Deux gros dés de béton juchés sur les piliers, c’est la villa Dédé ! Le provençal, une langue en voie de disparitio­n ? A voir. Nous lisons : L’Oustaou de la mar ; l’Ensoleilad­o ; Venturesco ; la Recampado ; Longomaï, la Pitchoulin­o gravée sur un cadran solaire ; le Rusquier, nom francisé du rusque (le gros bouchon de liège qui servait pour la pêche aux poissons de surface) ; ou l’Oustaou dou mistraou… En parlant du vent : Le logis du vent (quel joli nom de maison). Quelques histoires familiales se glissent aussi le plus souvent dans le nom choisi : ce propriétai­re amoureux de Voltaire a baptisé poétiqueme­nt sa maison Candide et son bateau Zadig. Une amoureuse des animaux a choisi Koala et une Lyonnaise, Rhodania. Une maison porte curieuseme­nt deux noms : Tamali, surnom de la première propriétai­re et le Cube, référence aux lignes architectu­rales du bâti. Puis surgit cette curieuse appellatio­n anglo-saxonne, Storm haven. C’est un roman de F.G. Slaughter, très connu dans les années 1960. Le couple de propriétai­res a semble-t-il emménagé dans la maison un soir d’orage.

La Gaillarde, façon rugby

D’autres maisons évoquent encore le lieu géographiq­ue comme la résidence de la plage Altitude zéro, Arena mare, ou la faune du quartier : la Cigalière (on y chante, on y chante), les Flamants roses (évidemment), les Canotiers (chapeaux ou bateaux ?) et même la Bergerie et carrément le France. Voulant perpétuer la tradition d’une grande famille, untel a appelé son logis la Marmaille. Un autre, joueur fameux du RCT à la carrure de troisième ligne, a préféré la Gaillarde. Tandis que deux frères avaient jumelé leur villa les Oliviers, de leur propre patronyme. Nicole Lucchini évoque enfin avec nostalgie un nom de maison où les piliers de portail étaient surmontés de deux superbes mortiers avec pilons : c’était l’Aïoli ! Un lieu où les délices de la table n’étaient pas laissés pour compte.

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(Photo doc V-M) La pinède de la Capte regorge de maisons aux noms variés, relatifs au lieu, à la faune ou empruntés à la langue provençale.

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