Plus de hectares partent en fumée en Corse
Attisés par des vents violents, pas moins de 48 départs de feu ont été enregistrés en 24 heures. Le principal incendie, près de Calvi, a ravagé 1 200 hectares et était toujours actif hier soir
Une série d’incendies, attisés par des vents allant jusqu’à 80 km/h, ont ravagé plus de 1 400 hectares de végétation en 24 heures en Corse, et poursuivaient hier leur progression, notamment en Balagne, au nord-ouest de l’île de Beauté. Selon un point de la préfecture de Corse du Sud en début de soirée, pas moins de 48 départs de feu avaient été enregistrés depuis 19 heures la veille. Quelque 90 sapeurs-pompiers étaient alors engagés, aux côtés de 40 sapeurs-sauveteurs de l’UIISC5 de Corte, dont une section devait être relevée en soirée par une section de l’UIISC7 de Brignoles. Ils étaient appuyés par 39 engins de lutte et 40 gendarmes, ainsi que 3 Canadair et 2 Tracker venus de la base de Nîmes-Garons. Quarante renforts venus du Continent, dont un détachement d’intervention héliportée, doivent par ailleurs être déployés ce matin (20 en HauteCorse et 20 en Corse-du-Sud).
« Catastrophe écologique »
Le principal foyer, de très loin, se situait à Calenzana, près de Calvi : hier soir, les flammes y avaient ravagé 1 200 hectares de végétation, et le sinistre était toujours en cours. « L’incendie progresse encore, il y a beaucoup de vent, donc on veut à tout prix éviter qu’il se propage », a déclaré le préfet Gérard Gavory, qui a précisé qu’ «aucune habitation ni aucune exploitation agricole n’a été touchée ». L’incendie, qui a débuté vers 19 heures samedi, a « traversé le village en moins d’une demi-heure, c’était impressionnant », a raconté le maire de Calenzana, Pierre Guidoni. Très ému, il a avoué avoir eu vraiment peur durant la nuit, « notamment pour [ses] personnes âgées. On a réussi à les confiner chez eux et à leur porter assistance. Il y a une solidarité du voisinage qui a été exemplaire. » Il a dénoncé « une catastrophe écologique inadmissible », fustigeant un acte « criminel et lâche », tandis que le préfet de Haute-Corse mettait en cause « des pratiques d’écobuage mal maîtrisées [...] combinées à un vent très puissant ». La procureure de la République de Bastia, Caroline Tharot, a assuré de son côté que des experts menaient les premières constations sur place, mais qu’ «aucune piste n’[était] privilégiée ».
Sampolo, Tolla et Sisco aussi touchées
La Corse-du-Sud a également connu une nuit difficile avec de multiples départs de feu. Le principal se propageait toujours hier à la mi-journée à Tolla, à l’est d’Ajaccio. Il avait alors ravagé 80 hectares en ligne de crête, et s’étendait sur le territoire de quatre communes. «Iladémarré sur la commune de Tolla, mais il concerne aussi les communes de Cuttoli, Peri et Ocana. Il est inaccessible aux engins de secours et continue sa progression », soulignait le colonel Christophe Magny, directeur adjoint des pompiers de Corse-du-Sud. D’autres incendies se sont aussi déclarés à Sisco, au nord de Bastia (65 hectares) ; à Sampolo, au coeur de l’île (50 hectares) ; à Ghisoni, également dans le centre (13 hectares) ; et à Pied’Orezza, un peu plus au nord-est (10 hectares). Cinq enquêtes ont été ouvertes en Haute-Corse, et trois en Corse-du-Sud.