Bardet heureux en deux
Romain Bardet et son équipe d’AG2R-La Mondiale repartent du Haut Var sans la moindre victoire. Mais avec la sensation du travail bien fait
Il l’avait joué modeste en assurant qu’il viendrait dans un rôle d’équipier. Mais il n’a dupé personne. Romain Bardet a montré qu’il était bien le leader d’AG2R-La Mondiale sur le Tour du haut Var. Du moins qu’il était (presque) le plus fort. Sa deuxième place d’hier au Faron en atteste. Que la victoire lui échappe pour trois secondes ne le surprend guère et ne le déçoit même pas. « Ça reste une bonne reprise même si, bien sûr, la cerise sur le gâteau aurait été de gagner », avoue Bardet, qui répète qu’il est venu « chercher des sensations » avant Paris-Nice.
« C’est tout ce dont j’avais besoin »
Et pour cause, il reprenait à peine la compétition ce weekend, quand Pinot terminait son septième jour de course en onze jours. « J’ai vu que tout le monde était déjà affûté... Il faut que je me remette au niveau tranquillement, reconnaît l’Auvergnat. Ily avait de belles étapes sur le Haut Var, c’est tout ce dont j’avais besoin. » Toute son équipe tenait peu ou prou le même discours hier à Toulon, après avoir assuré un tempo de folie dans la montée finale (« on a roulé quinze minutes à fond », raconte Bardet), ce qui a fait exploser le peloton. « C’était un bel effort, ça servira à Romain », annonce Alexandre Geniez. Celui-ci a d’ailleurs bien failli créer la surprise en lâchant tout le monde, avant de se faire reprendre. « Si t’y croyais plus, tu gagnais ! », souriait Bardet à l’arrivée. Dans la mythique ascension, un autre grimpeur de la maison a pris le relais : Alexis Vuillermoz. C’est lui qui a emmené son leader vers l’arrivée. « À 3km du sommet, j’ai voulu rendre la pareille à Romain, qui m’avait fait revenir pour le sprint samedi. J’ai durci le tempo. Il se fait dépasser de peu sur le final, mais ça prouve qu’il a une bonne condition. Et Pinot, c’est un des meilleurs coureurs français au monde en montagne », explique Vuillermoz, finalement 5e de l’étape et 4e au général.
Paris-Nice un vrai objectif
En cherchant la petite bête, on se dit quand même qu’AG2R-La Mondiale n’a rien gagné ce weekend. « Ça reste un bilan favorable, avec beaucoup de podiums (1). On n’a pas de regrets, on a été battu par plus fort, retient le directeur sportif, Julien Jurdie. Les sensations de Bardet sont très bonnes, l’entraînement est validé. Il était en manque de repères, maintenant il va travailler les derniers petits réglages pour être à 100 % sur Paris-Nice. » Car il est bien là le premier vrai objectif de l’équipe. Cette « course au soleil », du 10 au 17 mars, sur laquelle l’adversité sera tout autre. « Ça va monter tranquillement en pression, mais les voyants sont au vert », assure Romain Bardet. Le rendez-vous est pris. 1.Deux,enfait. TouspourBardet,3e dela2e étape et 2e de la 3e (et donc 2e du général).