Var-Matin (Grand Toulon)

Pourquoi la brume s’est installée et persiste au-dessus de la rade

Depuis le début de l’année, le Var, et donc plus particuliè­rement la Métropole, a connu sept pics de pollution aux particules fines contre aucun l’an passé. Explicatio­ns

- MA. D. mdalaine@nicematin.fr

Dimanche dernier, pour le passage du Tour du Haut-Var sur les pentes du Faron, il n’y a pas que les champions cyclistes Thibaut Pinot et Romain Bardet qui ont fait sensation aux yeux des Toulonnais. Il y a le panorama, aussi. Il faut dire que la vue magnifique sur la rade était cette fois loin d’être imprenable, troublée par un voile gris-blanc pour le moins… troublant. Une entrée maritime ? « Non, assure-t-on formelleme­nt du côté de Météo France. Ily avait certes de la brume de chaleur : avec les températur­es douces du moment sur les eaux froides, cela entraîne un phénomène d’évaporatio­n de la mer. Mais c’était aussi un beau nuage de pollution… » Du côté des spécialist­es d’AtmoSud, l’associatio­n agréée par le ministère de l’Environnem­ent pour surveiller la qualité de l’air dans la Région, on se veut un poil plus prudent : « Il y avait sans doute un peu des deux : de la brume et du “sale”. L’aspect visuel n’est pas toujours un bon indicateur… » Une chose est sûre, ce ne sont pas les “saletés” dans l’air qui manquent dans le secteur ces derniers jours. Sur le site Internet d’AtmoSud, on comptabili­se ainsi sept pics de pollution aux particules fines depuis le début de l’année dans le Var, où la Métropole toulonnais­e est la zone la plus exposée, contre aucun en 2018 à la même époque. Le dernier en date ? Pas plus tard qu’hier, où les concentrat­ions en particules fines étaient susceptibl­es de dépasser le seuil réglementa­ire de 50 µg/m³, détérioran­t la qualité de l’air. Comme le veut l’usage, la préfecture du Var a alors déclenché la procédure dite « d’informatio­n-recommanda­tion relative à la pollution de l’air aux particules fines ». Une procédure assortie de la mise en oeuvre de recommanda­tions sanitaires pour les personnes vulnérable­s.

Un niveau global de pollution qui baisse

Au rang des coupables, on retrouve plus particuliè­rement la circulatio­n automobile et le chauffage domestique au fuel ou au bois. Et la météo du moment joue le rôle de facteur aggravant. « On a affaire à un temps très stable, sec, sans vent, avec un anticyclon­e qui favorise l’accumulati­on de ces polluants, explique Yann Channac, ingénieur à AtmoSud. Pour autant, le scientifiq­ue ne verse pas dans le catastroph­isme. « Il y a des périodes, comme celle que nous connaisson­s cet hiver, où on observe en effet davantage de pics. Mais, dans l’ensemble, on a plutôt un niveau global de pollution qui baisse lentement depuis près de trente ans. Attention, on reste loin du compte, hein ! Et d‘ailleurs, 90 % de l’impact sur la santé, ce ne sont pas tant les pics que les niveaux moyens de pollution le reste de l’année. » Bon et sinon, on va tousser encore longtemps cet hiver ? « A partir de jeudivendr­edi, le mistral va souffler de nouveau, prévoit-on à Météo France. Il sera alors temps de remonter au Faron pour admirer la vue. La vraie.

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(Photo VLP) Vue depuis le Faron, dimanche : la ville sous un nuage blanchâtre.

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