Le manager Patrice Collazo brise la glace
Patrice Collazo oeuvre pour le seul intérêt du club. Ce manager loyal place la confiance au-dessus de tout. A la recherche de joueurs de tempérament, il ne veut pas être déçu...
Ça va mieux ce lundi au lendemain du succès sur Pau que la semaine dernière après le revers d’Agen ? Pas spécialement. Le plaisir de la victoire, chez moi, il est très éphémère. Il dure une dizaine de minutes que déjà je me projette sur le prochain match. A présent, l’important est d’enchaîner deux bons résultats. Contre Pau, on a montré un rugby cohérent et on a vu qu’à partir du moment où on jouait collectivement, on retrouvait les schémas et les structures de jeu voulus.
A votre arrivée à Toulon, aviezvous évalué l’ampleur du chantier qui vous attendait ? Je suis arrivé au dernier moment. Je n’ai pas choisi les joueurs avec qui j’allais devoir travailler. Il m’a fallu du temps pour évaluer les personnes. J’ai un message à faire passer. Il a fallu remettre certaines choses à leur
place, modifier certaines habitudes.
Est-ce à dire que les bases n’étaient pas présentes ? Pour moi, il y a deux éléments indissociables ; la dynamique de l’équipe instillée par le staff et la dynamique de club initiée par son président. S’il n’y a pas ces deux entités, ça coince toujours quelque part. Tout le club doit aller à la même vitesse, dans le même
sens. Il y aura d’ailleurs de
profonds changements la saison prochaine. Un projet de club s’inscrit dans la durée. Ça se construit par étapes, patiemment. Selon vous, la tonitruante sortie médiatique de votre président, la semaine dernière, est-elle bénéfique pour le RCT ? C’est normal que le président s’exprime. Il y a façons de vivre le club. C’était son ressenti
du moment.
Crevons l’abcès. Souhaitezvous que Savea soit encore toulonnais la saison prochaine ? Julian est sous contrat. L’important est pour moi la seule vérité du terrain. Je souhaite les meilleurs joueurs pour mon club. Il lui reste neuf matches pour montrer
sa valeur. Ceci dit, le problème est plus global. Ce n’est pas lui, que je sache, qui poussait en mêlée ou sautait en touche à Agen.
On a vu la mêlée régulièrement en difficulté cette saison. C’est pour vous un échec personnel ?
La mêlée, ça me tient à coeur. J’y ai joué et je sais que la vérité d’un match n’est pas celle du week-end suivant. Les choses sont compliquées. Certains joueurs étaient installés dans le confort, il fallait les mettre dans l’inconfort. Cette saison, on n’avait que deux droitiers. Florian (Frésia) s’est d’ailleurs proposé pour dépanner de jouer à droite. J’apprécie ce genre d’attitude comme celle de Liam Messam qui m’a dit qu’en cas de besoin, il pouvait passer deuxième ligne. J’aime cette démarche de voir un joueur s’intéresser à autre chose que son seul poste.
Manque-t-il des joueurs polyvalents dans votre effectif ? La polyvalence, c’est un luxe d’autant que c’est plus compliqué à gérer pour l’adversaire. Sur ce plan-là, on a été handicapé, surtout derrière. Le jeu qui fait référence c’est Toulouse. Et làbas, il n’y a pas un mec monoposte. J’ai fait glisser Josh (Tuisova) au centre où il touche davantage de ballon. Il s’est montré performant contre Pau. Il peut encore mieux faire. Quant à Swan (Rebbadj), il a le potentiel pour jouer aussi bien e que e ligne.
Une victoire à l’extérieur est indispensable pour construire une équipe ? Une saison ne peut pas être véritablement lancée tant que vous ne validez pas un résultat à l’extérieur. Et à ce jour, on n’a pas ramené le moindre point.
Le déplacement à Perpignan arriverait-il à point nommé ? Le contexte sera compliqué. Les vingt premières minutes seront déterminantes. Ce sera ou tout bon ou tout mauvais.
Que manque-t-il au RCT cette saison ? Du caractère. J’aurai la saison prochaine des joueurs au profil que j’aurai choisi.
Quel est votre rugby de rêve ? C’est un rugby qui gagne alliant vitesse et combat.
La relation de confiance entre joueurs et coach, c’est donnant-donnant ”