44 hectares à réinventer
Les contours du grand projet urbanistique qui prévoit des aménagements sur 44 hectares entre le port et la Tour royale seront présentés d’ici à la fin de l’année, a annoncé hier Hubert Falco
C’est le plus gros chantier depuis l’aménagement des plages du Mourillon, dans les années 1970 ». En une phrase, Hubert Falco, maire de Toulon et président de la Métropole, affiche la dimension de l’ouvrage. Le projet, pour le moment baptisé « de Mayol à Pipady » doit créer un trait d’union urbain entre le centre-ville et le Mourillon. Un aménagement ambitieux, tant par l’espace (44 hectares), l’emplacement (en bord de mer) et les potentialités offertes. Hier, il s’est agi de livrer le cadre et le calendrier de ce dossier dans lequel de nombreuses inconnues demeurent.
Quel secteur concerné ?
La zone de 44 ha (plan ci-dessous) va du port de Toulon jusqu’à la Tour royale. Le site le plus stratégique est bien sûr l’ancien arsenal du Mourillon libéré par DCNS : les 3,5 ha en bord de mer devraient inspirer les architectes. Mais d’autres sites sont concernés : l’ancien bar Le 113, la caserne des pompiers (dont le déménagement est à l’étude), les locaux de la DDTM (ex-DDE). Enfin, le secteur de Pipady (y compris le môle des torpilles et son curieux bâtiment) fait partie des secteurs amenés à se transformer.
Quels aménagements ?
« Ce que je peux vous assurer, c’est qu’il n’y aura pas de marina »,a martelé Hubert Falco, hier matin. Pour le reste, le projet se présente comme une page presque blanche aux architectes, urbanistes et investisseurs. Deux certitudes : l’arrivée du Musée de la Marine (lire par ailleurs) et la création (par la Métropole) d’un quai de croisière de 400 mètres, permettant aux plus gros paquebots de faire escale à Toulon. Son emplacement a fait l’objet de discussions techniques poussées avec la préfecture maritime, l’ouvrage étant situé dans les eaux militaires. Pour le reste, s’agira-t-il de commerces, de logements, de services ou d’espaces de loisirs ? « La porte reste ouverte », a précisé Hubert Falco, indiquant toutefois qu’il n’était pas favorable à la construction d’immeubles sur l’ancien site DCNS.
Quel calendrier ?
Une « procédure concurrentielle négociée » est lancée concernant la conception urbaine et paysagère de l’ensemble du secteur. Le lauréat sera chargé de réfléchir à la composition de l’espace, aux accès, transports, etc. Trois candidats seront retenus en avril et le lauréat désigné en septembre par une commission d’appel d’offres élargie à des représentants de la préfecture et de la Marine. Parallèlement, en juillet, un « appel à manifestation d’intérêt » (AMI) sera ouvert. Là, il s’agira pour des opérateurs et des investisseurs de proposer quels équipements ils entendent réaliser sur le site. Le verdict devrait être connu en novembre. Autant dire que les candidats ne devront pas perdre de temps.
Quelles règles ?
Le comité de pilotage qui suit le
(1) dossier a élaboré un cahier des charges censé cadrer les projets qui vont être présentés. Une dizaine de priorités ont été énumérées, parmi lesquelles « prendre en considération les évolutions environnementales », « développer des services porteurs d’identité forte » ou encore « innover en matière de mobilités, de connectivité ou d’énergies ». Un comité technique est par ailleurs chargé de formuler des prescriptions détaillées. Mais l’idée est bien de laisser la plus grande liberté possible aux porteurs de projet. Ainsi, pour ce qui est de l’ancien arsenal du Mourillon, les opérateurs peuvent choisir de conserver certains bâtiments emblématiques (hangars) ou non. Ce qui est certain, en revanche, c’est qu’ils devront prendre en charge et assurer la dépollution des terrains avant tout aménagement. 1. Composé, outre la Métropole, des communes du bord de rade, du ministère des Armées, de la préfecture maritime, du Département, de la Région et de la chambre de commerce.