Le Gapeau, une zone humide très fragile
Cinquante personnes sont venues apprécier, samedi sur le terrain, la biodiversité inhérente à ce fleuve côtier. La Ligue de Protection des oiseaux fait oeuvre de pégagogie environnementale
« L’eau, source de vie » a-t-on l’habitude de lire et d’entendre ici et là. Mais d’autres habitudes, comportementales cette fois, mettent à mal cette ressource si précieuse. Tel était le constat dressé par les bénévoles de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) samedi dernier au cours d’un aprèsmidi consacré aux zones humides qui a réuni une cinquantaine d’intéressé(e)s. Un enseignement riche qui a apporté quelques réponses aux problématiques locales :
- Les zones humides sontelles en danger ?
À travers le monde, sans aucun doute. Mais des politiques spécifiques émergent pour lutter contre ce déclin. À l’instar d’autres communes, Belgentier s’inscrit dans cette idée de préservation du fleuve côtier Gapeau avec son appartenance au parc naturel régional de la Sainte-Baume et au schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux du bassin Rhône Méditerranée. À cela s’ajoutent des contrats de rivières et de création d’espaces naturels sensibles comme le parc Peiresc.
- Quels sont les dangers pour les zones humides ?
Le développement urbain, l’intensification de l’agriculture, les aménagements non raisonnés et l’arrivée d’espèces exotiques invasives.
- Un cours d’eau doit-il être nettoyé de tout obstacle ?
Non. Il faut trouver un compromis entre le tropplein qui pourrait engendrer des embâcles (barrages) empêchant le bon écoulement des flots en cas de crue et une absence totale de débris naturels qui sont de vrais refuges pour la faune et la flore.
. Quelle biodiversité peuton trouver au bord du Gapeau ?
Des oiseaux comme le cincle plongeur (appelé localement le merle d’eau), le martin-pêcheur, le héron et le grand cormoran. Des poissons comme la truite Fario et le chevesne. Côté mammifères, il y a un grand espoir de voir arriver la loutre d’Europe présente déjà dans le Verdon, la Durance et l’Argens. Chez les invertébrés, il existe des arthropodes (gammares) et une diversité incroyable d’odonates (libellules).
. Et les insectes ?
Ilyena beaucoup trop d’années en années, avec l’arrivée du moustique tigre, notamment. Cela s’explique en partie par la diminution de prédateurs comme la chauve-souris et le chardonneret. À la fin de la journée, le Gapeau est apparu sous un nouveau jour pour beaucoup de participants : le fleuve est un acteur majeur dans le processus de vie mais dont la fragilité est insoupçonnée.