Treize djihadistes français jugés en Irak
Ils ont été remis à Bagdad par les forces arabo-kurdes de Syrie, a annoncé, hier à Paris, le président irakien à l’issue d’un entretien avec Macron
Treize éléments de Daesh » d’origine française, remis aux autorités irakiennes par les forces arabo-kurdes, « seront jugés selon la loi irakienne et c’est dans ce cadre que
nous agissons », a déclaré, hier, le président irakien Barham Saleh à l’issue d’un entretien avec le président français Emmanuel Macron à l’Elysée. « Pour les Français majeurs détenus transférés » en Irak par les FDS, « ils relèvent d’abord des autorités de ce pays, à qui il revient de décider souverainement s’ils doivent faire l’objet de procédures judiciaires sur place », a renchéri Emmanuel Macron. « Ces personnes ont le droit de bénéficier de la protection consulaire, à ce moment notre réseau diplomatique sera mobilisé en ce sens », a-t-il cependant ajouté, expliquant qu’il pourrait alors confirmer leur identité. Soutenues par les frappes aériennes de la coalition dirigée par les Etats-Unis, les FDS ont piégé les djihadistes dans moins d’un demi kilomètre carré dans un hameau du désert syrien.
« Toutes les options » examinées
La France, frappée ces dernières années par des attentats revendiqués par Daesh et parfois planifiés depuis la Syrie, était jusqu’ici opposée au retour en France des djihadistes français. Mais, avec le départ annoncé des Américains, elle a dit désormais examiner « toutes les options », dont le rapatriement. Il faut « éviter qu’un certain nombre de djihadistes se retrouvent dans la nature et se dispersent », a plaidé récemment à Bagdad la ministre française des Armées Florence Parly. Par ailleurs le président français s’est félicité de la décision américaine de maintenir environ deux cents soldats dans le nordest syrien, après que Washington avait annoncé en décembre un retour «immédiat » des deux mille soldats américains engagés dans la lutte contre Daesh en Syrie. « La décision américaine est une bonne chose, je ne peux que me féliciter de ce choix, qui correspond à ce que nous avons rappelé, la nécessité de rester aux côtés des FDS et de ceux qui ont oeuvré à la lutte contre Daech ». Ce choix, « nous l’avons accompagné politiquement et nous continuerons dans le cadre de la coalition à oeuvrer dans la région », a-t-il dit.
Hollande en Irak
Interrogé, enfin, sur la visite ce jour de son prédécesseur François Hollande en Irak, il a indiqué qu’il n’avait « pas à commenter un déplacement privé, même si nous en assurons la sécurité comme il se doit pour un ancien président de la République » et souligné que cette visite «ne saurait engager en rien les choix diplomatiques actuels ».