Le livre du jour
Chacun en prend pour son grade
Attention, ça rafale ! Essayiste et directeur de l’Institut de recherches économiques et fiscales, Nicolas Lecaussin n’en peut plus de ceux qui ont la science infuse et font la leçon à la terre entière. Au premier rang de ces moralisateurs qu’il dézingue, les hommes politiques, qui savent tout sur tout mais ont toujours un bouc émissaire à portée de main lorsqu’ils se plantent. Macron trinque bien sûr en majesté, lui qui « a accompli l’exploit de faire descendre les Français dans la rue, sans même avoir réformé ». Viennent ensuite les fonctionnaires, « omnipotents sans avoir jamais de comptes à rendre ».
L’auteur en dénonce à la fois le surpoids ( pour habitants en France contre pour en Allemagne) et les salaires, % plus élevés, en moyenne, que dans le privé. Il stigmatise en particulier ceux versés à Bercy et à l’Assemblée nationale. Nicolas Lecaussin s’en prend aussi aux syndicalistes, « biberonnés à l’argent
public ». Et, on s’y attendait, aux journalistes, « surtout de gauche », « qui préfèrent l’idéologie à la réalité, qui ont leurs amis et leurs ennemis », « invariablement écolos et anti-Trump » (dont il loue la réussite économique). « Réactionnaire » comme il se qualifie, à coup sûr libéral, Lecaussin déplore, en fait, l’emprise renforcée de l’Etat sur la société. Le libéralisme prêté à Emmanuel Macron n’est, à ses yeux, qu’un « étatisme nouvelle peau où seul l’emballage apparaît plus moderne », la dépense publique continuant à grimper et la réforme du travail relevant d’un trompe-l’oeil. La France demeure, dit-il, un pays « ultra-étatiste où les classes moyennes sont écrasées par les taxes ». Pour faire bonne mesure, il voit, en conclusion, le Grand Débat n’aboutir qu’à
« une foire aux gadgets demandés à l’Etat neuneu ».