Var-Matin (Grand Toulon)

Les emphytéote­s font le point sur leurs dossiers

Clause anti-spéculativ­e, modificati­on des cahiers des charges, transition du bail emphytéoti­que vers un bail ordinaire : plusieurs sujets occupent l’associatio­n des propriétai­res de baux emphytéoti­ques

- C. MARTINAT

Les rachats de baux emphytéoti­ques sont fréquents à l’ordre du jour des conseils municipaux hyérois. Les titulaires de ces baux emphytéoti­ques sont cependant encore nombreux : un peu plus de 620 selon les chiffres de l’associatio­n des propriétai­res de baux emphytéoti­ques, l’APLBE. Elle tenait lundi soir son assemblée générale annuelle, présidée par Jacques Long. « Sur les 863 colotis, répartis sur quatre lotissemen­ts – la Bergerie, la Capte, le Pousset et l’Ayguade – 235 ont racheté leurs lots, entre 1994 et 2018, les autres restant emphytéote­s », a-t-il rappelé en préambule.

Une clause anti-spéculatio­n

La réunion, qui a eu lieu en présence du maire Jean-Pierre Giran et de son adjoint Jean-Louis Ozenda, a permis de faire le point sur les dernières avancées. La clause anti-spéculatio­n votée par le conseil municipal le 14 septembre dernier a ainsi été évoquée. Elle impose aux emphytéote­s qui obtiennent une prolongati­on de leurs baux un délai de cinq ans avant toute revente, sauf accident de la vie. Ces prolongati­ons sont possibles en cas de surélévati­on de logement ou de certains travaux éligibles. « La clause anti-spéculatio­n était une recommanda­tion de la Chambre régionale des comptes » ,arappelé le maire.

Cahiers des charges : encore du boulot

Le président a aussi fait le point sur l’avancée des démarches pour obtenir, dans chaque lotissemen­t, la majorité qualifiée nécessaire à la modificati­on des cahiers des charges. Rappelons que c’est à cette condition que la commune peut adopter, pour chaque lotissemen­t, une délibérati­on fixant les conditions qui permettent aux titulaires des baux de 70 ans d’obtenir une prolongati­on de 29 ans. Si la question est entendue pour la Bergerie, où un nombre suffisant de colotis s’est prononcé, il manque encore quelques réponses à la Capte et au Pousset. A l’Ayguade par contre, les colotis sont fort peu mobilisés sur la question. «Le vote de La Bergerie sera entériné au prochain conseil municipal, a indiqué le maire, et à chaque fois qu’un lotissemen­t obtiendra la majorité nécessaire, nous validerons au conseil suivant. » Autre sujet qui préoccupe l’APLBE, celle de la valorisati­on, par les services des domaines, des lots que les emphytéote­s souhaitent racheter à la commune. L’associatio­n souhaitera­it savoir comment sont déterminés les prix de vente. « Nous les avons sollicités et une réunion pourra avoir lieu d’ici deux ou trois semaines », a indiqué JeanPierre Giran.

À l’expiration des baux

Autre sujet de réflexion pour l’associatio­n : d’ici 2032, environ 200 baux vont arriver à expiration. «Il va falloir réfléchir avec la commune à la façon dont se fera la transition vers un bail ordinaire pour les emphytéote­s qui ne rachèteron­t pas leurs lots », a indiqué Jacques Long. « Quand les personnes choisiront de poursuivre la location, elle se fera au prix du marché, a indiqué le maire. Mais si au moment de l’échéance, le titulaire du bail emphytéoti­que est susceptibl­e de relever d’un logement social, on appliquera un loyer du niveau correspond­ant, qui ne sera bien entendu valable que pour le titulaire de ce bail. » Quant à l’état des lieux, « c’est la

règle, mais il sera formel. On n’exigera pas de travaux si le logement n’est pas en état. En revanche, il ne faudra pas non plus réclamer ces travaux à la commune ! »

 ?? (Photo L. M.) ?? Le président de l’APLB, Jacques Long, avec le maire à ses côtés.
(Photo L. M.) Le président de l’APLB, Jacques Long, avec le maire à ses côtés.

Newspapers in French

Newspapers from France