Nouvelle étape franchie dans la lutte face aux inondations
Voté en conseil communautaire, le dossier d’autorisation environnemental unique a été déposé aux services instructeurs de l’État. Ce vaste chantier devrait s’étaler sur plusieurs années à La Londe
C’est une nouvelle étape, majeure, qui a été franchie mercredi dernier à l’occasion du dernier conseil communautaire de Méditerranée Porte des Maures (MPM). Presque cinq années après le lancement des études permettant de définir les aménagements à même de protéger la population, les élus ont validé puis déposé le dossier d’autorisation environnemental unique aux services instructeurs de l’État. « On n'a pas attendu les inondations pour faire les études, rappelle François de Canson, président et maire de La Londe. On est passé directement au PAPI complet. En 2016 on a proposé un certain nombre de solutions qu'on pensait pertinentes et réalisables. Les contraintes imposées par l’État ont fait aboutir un autre projet. » Le projet initial prévoyait un canal de 60 m de large débutant en amont de la confluence sur la rive droite du Pansard, traversant la pleine et la pinède du Bastidon et se jetant dans la mer, près du blockhaus. « L’État a souhaité l'expansion de crue à la canalisation de crue qui dénature moins le paysage », ajoute le maire.
Solidarité communautaire
La modification du projet initial a également permis, suite à la concertation avec la population, une augmentation de la zone d’expansion des crues (ZEC) sur le secteur de NotreDamedes Maures, l’intégration des interactions avec le réseau pluvial au niveau du secteur du Bas-Jasson et de la Baie des îles et une amélioration de la continuité écologique. Une analyse paysagère est également venue compléter le dossier. « Nous avons toujours eu la volonté d'associer les partenaires et l’État dès le départ, ainsi que les associations locales avec qui nous avons été en contact permanent » , insiste François de Canson. Après la labélisation du PAPI en décembre 2017 et la signature de la convention formalisant les engagements financiers des partenaires en octobre dernier, ce vote en conseil communautaire et le dépôt du dossier aux services instructeurs constituent un nouveau grand pas en avant pour « mettre hors d’eau 8 799 personnes sur un peu plus de 10 300 habitants », souligne le maire. « On a l'argent on attend les autorisations, explique Thierry Touret, chargé de mettre en oeuvre le PAPI. Le Papi labellisé c'est 26 millions dont 18 pour la Londe. Le complément financier a été obtenu grâce à la taxe GEMAPI qui rapporte 1M€/an » poursuit François de Canson qui « salue la solidarité communautaire qui participe à la lutte contre les inondations. Nous ferons de même pour le PAPI du Gapeau .»
Stratégie globale d’aménagement
Côté travaux, pour résumer, sont prévus : le recalibrage de plus de 3 km de cours d’eau pour en augmenter la débitance, la reprise de deux ponts et la création d’un nouveau pont au niveau du port afin de supprimer les verrous hydrauliques, l’implantation d’un kilomètre de digue en palplanches et de 2,5 km de digue en terre pour protéger les zones à enjeux, la dérivation des eaux du Pansard via un déversoir vers la plaine du Bastidon, ou encore le délestage des eaux du Maravenne en amont du port via un chenal de délestage jusqu’à son nouvel exutoire en mer. « On veut délester nos deux rivières avant qu’elles arrivent sur la partie basse » résume le
premier magistrat. « S’il manque un des éléments tout le projet ne sert à rien, insiste quant à lui Thierry Touret. C'est une stratégie globale d'aménagement. » Et de prévenir ensuite : « On a 6 ans pour réaliser les travaux à partir du moment où la convention financière est signée (octobre 2018) ». Ce sont donc aux services de l’État d’instruire désormais le dossier. « On a obtenu le maximum de subventions possible. On a déposé le dossier de l'Étude environnementale unique et l’État s'est engagé à traiter en 8 mois », explique François
de Canson déjà tourné vers le premier coup de tractopelle. Une fois le dossier instruit, une enquête publique sera organisée auprès de la population avant la délivrance des différentes autorisations. Si tout va bien, fin 2019, début 2020 ce vaste chantier, qui devrait s’étaler sur plusieurs années sera lancé « sur la partie basse du Maravenne » indique le maire de La Londe qui promet de réunir « chaque année, un comité de pilotage avec les financeurs et de faire un point sur l'avancée des travaux. »
Mettre hors d’eau 8799 habitants ”