La version dominicaine de l’enquête à Punta Cana
La cour s’est longuement penchée, à travers des lectures, sur la procédure dominicaine. Elle était relative à l’arrestation des pilotes Pascal Fauret et Bruno Odos, d’Alain Castany, l’apporteur d’affaire, et de l’unique passager du vol Nicolas Pisapia, le soir du 19 mars 2013 sur l’aéroport de Punta Cana. Dans cette procédure, un procureur général adjoint dominicain avait témoigné sur l’enquête qu’il avait dirigée pendant sept mois. Elle découlait du constat que de la cocaïne sortait de République dominicaine par la voie des airs, pour alimenter des trafics en France, aux Pays-Bas, en Belgique et en Espagne. « On attendait une tentative, et elle a eu lieu, avait résumé le magistrat. Là, c’était des Français. »
Corruption généralisée selon les pilotes
« Le procureur a essayé de faire un gros tas avec plusieurs opérations, a commenté Pascal Fauret. En fait, quand il est arrivé au tribunal, il a expliqué qu’il n’avait rien contrôlé. « L’élément incriminant, c’était soi-disant une valise ouverte au centre de l’avion. Pour certains, elle était dans la cabine, pour d’autres, elle était dans la soute à l’arrière. Quant au général de la police, il ne savait pas. »
Mille dollars le kilo pour le transport
Cet officier avait témoigné que devant la corruption qui sévissait sur l’aéroport de Punta Cana, il avait été contraint d’infiltrer six de ses agents parmi les militaires chargés des contrôles dans la zone de frêt. Des policiers aux identités tenues secrètes, qui apparaissaient dans la procédure sous les pseudonymes chantants de « El Indio » (l’Indien), « El Angel » (l’Ange). Quant au chef des trafiquants, avant d’être identifié, il était désigné comme « El Flaco » (le Mince). Selon son enquête, « El Flaco avait un associé, un Français, un certain Maurice, que nous n’avons jamais pu arrêter ». De même source, cette filière de chargement de drogue faisait payer ses services sur la base de 1000 dollars par kilo de cocaïne. Mais sur la provenance de cette cocaïne,avant d’arriver à l’aéroport, le général ne savait rien.