Var-Matin (Grand Toulon)

« C’est mon rôle d’impulser des idées »

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Quel genre de ministre est Roxana, passionnée, exigeante, mais encore ? Je dirais assez pragmatiqu­e, c’est ce qui embête un peu les gens autour de moi (sourire). La République en Marche a fait venir à la politique beaucoup de personnes de la société civile, avec beaucoup de projets, beaucoup d’espoirs. Il est vrai que c’est parfois un peu compliqué de se retrouver confronté à la réalité administra­tive de notre pays. Les choses n’avancent pas à la vitesse où l’on voudrait mais elles avancent malgré les contrainte­s. Mais c’est mon rôle de ministre d’impulser des idées. C’est vrai que c’est un peu compliqué de découvrir un monde auquel on n’est pas habitué, l’Assemblée Nationale, le Sénat, l’Administra­tion. J’ai la chance d’être entourée dans mon ministère de gens passionnés, qui ont la même fibre éducative que moi.

Athlète, et consultant­e, vous aviez l’habitude de dire ce que vous pensiez. En tant que ministre, ne vous faudra-t-il pas tourner la langue  fois, comme on dit ? C’est vrai, on a toujours un peu l’impression de marcher sur un fil… En même temps, tout le monde est assez accessible. Je n’ai pas l’impression que cela soit trop guindé. J’ai connu un autre monde politique quand j’étais à la région Ilede-France, dans un autre groupe politique (ndlr : le PS), on sentait plus le poids de la tradition, les relations étaient beaucoup plus protocolai­res. Là, les gens sont accessible­s, et comme je suis assez nature aussi… Je n’y serais pas allée sinon. Quand le premier ministre (Edouard Philippe) m’a reçue en juillet et que j’ai pu lui parler de l’adaptation au sport chez les petits enfants, les mamans, pendant pas moins d’une heure et demie, je me suis dit, c’est bien la preuve que les choses de la vie de tous les jours l’intéressen­t.

« Je rêvais d’être cosmonaute »

Championne du monde, médaillée olympique et maintenant ministre, tout devient possible quand on croit en ses rêves ? J’ai rêvé d’être cosmonaute, mais je n’ai jamais rêvé de devenir ministre ! Cela a été une belle surprise, je ne m’attendais pas du tout à ce que l’on me propose le poste. Mais comme c’est en phase avec ce que je suis, ce que je porte, avec l’action que j’ai menée sur le terrain pendant  ans, c’est plutôt rassurant. Tout ce que j’ai fait dans le monde associatif, c’est pour faire évoluer la place du sport dans la société. Ce sont des choses auxquelles je crois. Si je suis venue là, c’est pour porter ce message à une échelle plus large.

Petite, vous rêviez donc d’être cosmonaute. Vous avez fait encore plus fort, finalement ? Je ne sais pas (sourire). Mais je rêve toujours d’aller sur la lune ou dans l’espace.

« Mon mari est toujours journalist­e »

Votre mari (Franck Ballanger, journalist­e à France Inter) adû cesser ses activités de journalist­e, n’est-ce pas dur pour lui ? Oui, il en souffre beaucoup. Mais il n’a pas dû stopper ses activités de journalist­e, il a juste dû changer de service et quitter le service des sports. Il n’y avait pas vraiment de rapport entre son activité de commentate­ur de foot et le poste de ministre de sa femme, mais sa direction et lui ont trouvé un compromis. Il est toujours journalist­e, mais il n’est plus à l’antenne.

Comment concilier poste chronovore et à haute responsabl­ité et vie de famille bien remplie ? C’est très compliqué, il faut s’organiser. Et il faut dire que mon mari assure à la maison !

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