Alger : Rachid Nekkaz placé en résidence surveillée
Présenté comme l’opposant N°1 à Abdelaziz Bouteflika, revendiquant le soutien de la jeunesse, il dénonce des manoeuvres du gouvernement pour l’empêcher de faire campagne
Rachid Nekkaz, 47 ans, que certains médias présentent comme le premier opposant au président algérien Abdelaziz Bouteflika – en lice pour un 5e mandat décrié – a répondu hier matin par Whatsapp à une interview écrite de NiceMatin. Le millionnaire, né en France, a annoncé se trouver à Alger. « Je suis placé en résidence surveillée dans mon bureau, encerclé par la police. Ils veulent m’empêcher de rencontrer la population, de réunir des signatures de citoyens (60 000) dans les mairies et de faire des bains de foule spontanés qui les delégitimisent auprès de l’opinion publique internationale. En somme, ils refusent que je devienne candidat officiel à la présidentielle. » L’élection se tiendra le 18 avril prochain. Rachid Nekkaz, indiquant avoir la liberté de parole mais pas de mouvement, explique avoir été transporté là mardi soir, « escorté par soixante-dix policiers. Ils deviennent complètement fous. » Affirmant être ainsi empêché de continuer à faire campagne, Rachid Nekkaz évoque « une situation inédite depuis 1962 ». Selon lui, « le régime a perdu toute légitimité. La jeunesse n’a plus peur. C’est un facteur nouveau car le régime a toujours justifié l’interdiction des manifestations en Algérie en brandissant le chaos politique en Syrie et en Libye. Cette menace n’est plus opérante. » En 2017 en France, Rachid Nekkaz avait notamment lancé une opération « Toutes en burkini sur les plages du Festival de Cannes ».
Il revendique le soutien de la jeunesse
Le journal El Watan a titré il y a quelques jours : « Un phénomène nommé Nekkaz ». L’homme au 1,5 million d’abonnés sur Facebook continue à revendiquer le soutien « massif » de la jeunesse algérienne. « Ce vendredi toute la jeunesse sera devant mon bureau à Alger avec des candidats indépendants à l’élection présidentielle pour me faire sortir du bureau », à Nice-Matin. Par ailleurs, selon Rachid Nekkaz, le chef de bureau de l’AFP « sera expulsé demain (NDLR : ce jeudi) ». Interrogée par Nice-Matin, l’Agence France Presse indique « n’avoir pas reçu de notification de la part des autorités algériennes ». Enfin, Rachid Nekkaz affirme à Nice-Matin avoir le soutien « de l’ancien premier ministre et candidat aux élections présidentielles de 2004 et 2014 Ali Benflis. Il m’a invité à son congrès demain (NDLR : aujourd’hui) ». affirme-t-il