Var-Matin (Grand Toulon)

Le lycéen disparu reste introuvabl­e

OPÉRATIONS DE RECHERCHE SUR LE FARON

- P.-H.C. (AVEC SO.B.) phcoste@nicematin.fr

Où est Julien ? Est-il encore vivant ? Que lui est-il arrivé ? Hier, ces questions ont résonné mille fois dans les têtes des proches du lycéen de 17 ans, porté disparu depuis mardi soir. Scolarisé à Dumont d’Urville, Julien Zeitoun n’a donné aucune nouvelle depuis mardi après-midi. Hier, les recherches se concentrai­ent sur les pentes du Faron parce que c’est là qu’il a été vu formelleme­nt la dernière fois. Les employés du téléphériq­ue se souviennen­t lui avoir vendu un ticket aller-retour. Il se serait même renseigné sur d’éventuels chemins de promenade. Si le lycéen, décrit comme ayant une santé fragile et devant prochainem­ent subir une nouvelle interventi­on chirurgica­le, a bien fait le trajet vers le sommet, en téléphériq­ue, personne ne l’a vu redescendr­e, ni en cabine, ni à pied.

Dernier signal, mardi  heures

Les traces numériques laissées par son téléphone portable le signalent aussi sur le sommet du mont toulonnais. Dernier signal capté, mardi à 21 heures. Depuis, rien. Inquiétant. D’autant que Julien Zeitoun a pris le soin de désactiver tous ses comptes sur les réseaux sociaux mardi. Un élément qui pousse les enquêteurs à prendre au sérieux la thèse d’un suicide. Une idée évidemment intolérabl­e pour la famille. Du coup, dès mercredi, un avis de recherche était publié et à 18 heures, après le signalemen­t du téléphériq­ue, la police nationale commençait les recherches sur le site. Dans le même temps, un hélicoptèr­e équipé d’une caméra thermique survolait le massif jusqu’à 2 heures du matin. Sans succès. Hier matin, c’est donc un dispositif d’une nouvelle ampleur qui prenait place à deux pas du mémorial.

Les chiens et les amis

Police nationale, bénévoles du CCFF, profession­nels de la sécurité civile, maîtreschi­ens de la gendarmeri­e et équipes des eaux et forêts s’étaient donné rendezvous au sommet. La famille de Julien et en particulie­r son grand frère Maxime ont aussi mobilisé amis et connaissan­ces pour arpenter le massif. Premiers à intervenir : les malinois de la Sécurité civile. Entraînés à la recherche de personne, les chiens « marquent » le sentier des crêtes mais la piste s’arrête là. Les recherches des particulie­rs répartis dans le massif ne donnent rien de plus. À la mi-journée, c’est sur le museau de Jet, un berger allemand de la gendarmeri­e que reposent tous les espoirs. Arrivé de Gassin, il est passé au domicile de Julien pour identifier précisémen­t ses odeurs, avant de monter au Faron. Dans le hall du téléphériq­ue, son maître-chien lui présente du linge portant la signature olfactive de Julien et part dans les sentiers. Le limier tient une piste et s’y accroche… mais elle ne fait que le conduire à Maxime, le frère. Selon le maître-chien, le flair de Jet n’est pourtant pas mis en échec mais les affaires du disparu qui ont été retirées au domicile de sa mère (une alèse de lit en particulie­r) portent aussi l’odeur du frère. Le bergeralle­mand n’arrive donc pas à faire la distinctio­n.

Mobilisati­on au sommet

Au sommet du Faron, les volontaire­s affluent. Des lycéens de Dumont d’Urville arrivent en renfort. Au total, une quarantain­e de personnes sont là. Sur place, on note aussi la présence de la députée Cecile Muschotti et de la conseillèr­e municipale d’opposition Viviane Driquez. Se disant particuliè­rement touchées par la disparitio­n du jeune toulonnais, les élues ont tenu à accompagne­r la famille et à participer aux recherches. La conseillèr­e municipale tente par ailleurs d’obtenir la gratuité du téléphériq­ue pour faire monter le plus de lycéens possible. Tout le monde espère alors que le jeune homme ait voulu redescendr­e mardi soir et qu’ayant raté la dernière cabine du téléphériq­ue, il ait tenté de regagner Toulon par les pistes. Une mauvaise chute aurait pu l’en empêcher. Il est peutêtre inconscien­t sous un buisson ? Les enquêteurs demandent à toutes les personnes de bonne volonté de partir arpenter les sentiers sur la face sud du Faron. En début d’après-midi, les policiers explorent une autre idée. Parmi les particulie­rs venus prêter mainforte, ils ont noté la présence d’un pilote de drone. Jonathan Dupont est en effet venu de La Valette avec tout son équipement et se propose de survoler les parois rocheuses, là où ni l’homme, ni le chien ne peuvent accéder. «Je suis venu parce que j’ai vu l’appel à volontaire et je suis simplement humain », explique le jeune homme en allumant son matériel. Des survols sont réalisés pour « lever les doutes ». Ils ne permettent aucune nouvelle observatio­n. Désormais, c’est sur la truffe d’un chien de SaintHuber­t de la Gendarmeri­e de Nîmes que misent les enquêteurs. Doté du flair le plus pointu, il est censé pouvoir retrouver une piste même des jours après le passage du disparu. Arrivé à Toulon en fin d’aprèsmidi, il commence à humer le Faron vers 17 heures. Durant deux heures, il a parcouru le sommet dans tous les sens mais n’a pas été en mesure de retrouver Julien. A la tombée de la nuit, les opérations de recherche ont été suspendues. Elles doivent reprendre ce matin à la première heure.

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(Photos Patrick Blanchard) Toute la journée, policiers et bénévoles ont arpenté le Faron à la recheche de Julien.
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Un pilote de drone a été mis à contributi­on pour observer les parois inaccessib­les.
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Une quarantain­e de personnes, dont des lycéens, sont venues renforcer le dispositif de recherche.
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Jet, le berger-allemand de la gendarmeri­e n’a pas pu distinguer l’odeur du disparu de celle de son frère.

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