La santé au coeur des préoccupations de la municipalité
D’une manière générale, ce n’est pas forcément sur ce terrainlà que la Ville est attendue au tournant. Mais en décidant, mercredi dernier, de prolonger jusqu’en 2020 le Contrat local de santé qu’elle a signé avec l’ARS
(1) et les services de l’État, la municipalité seynoise prouve que le sujet du bienêtre de ses concitoyens lui tient particulièrement à coeur. Et qu’elle ne compte pas rester inactive pour « réduire les inégalités sociales » à ce sujet, même si la santé n’est pas l’une de ses compétences obligatoires.
Plus de malades à La Seyne qu’ailleurs
Deux raisons au moins à cela : le fait, d’abord, qu’on parle là d’une « vieille » tradition de ce côté-ci de la rade. Ainsi que l’a rappelé le maire Marc Vuillemot, de 1950 aux années 90, un centre médico-social était directement piloté par la commune. L’autre raison tient moins à une fierté qu’à un inquiétant constat étayé par plusieurs études : ici, un peu plus qu’ailleurs sur la côte, la population souffre davantage de certaines pathologies. « C’est un fait : quand on parle de problèmes cardiorespiratoires ou de diabète de type 2 par exemple, on est 20 % au-dessus des moyennes régionales, explique Olivier Andrau, élu en charge du Contrat local de santé. On consomme aussi plus d’anxiolytiques ou d’antidépresseurs. Et cela tient en partie au fait qu’on accueille une population sensiblement plus pauvre. » Grâce à ce CLS deuxième du nom, de nouveaux moyens vont être mobilisés par l’ARS. Et surtout, de nouvelles actions, type accès aux soins, information, incitation ou prévention sanitaires vont plus facilement pouvoir être menées par les trois agents territoriaux dédiés, en coordination avec les différents acteurs de la santé à La Seyne. Pour ne citer que quelques exemples, ces dernières années étaient plus particulièrement ciblés les risques liés à la canicule, la prévention du cancer colorectal ou du cancer du sein. Olivier Andrau, qui plaide par ailleurs pour « un CLS métropolitain », annonce que la couverture vaccinale et la prévention sur les perturbateurs endocriniens seront deux des nouveaux axes de travail. « Le CLS c’est une goutte d’eau dans un incendie de forêt mais nous tenons à cette goutte d’eau », a-t-il conclu.
1. Le contrat local de santé est porté conjointement par l’Agence régionale de santé et la Ville.