Var-Matin (Grand Toulon)

Au volant de l’Audi Q

La 2e génération du SUV compact allemand s’encanaille avec un look résolument plus musclé. Le nouveau Q3 gagne en polyvalenc­e, volume de coffre et réhausse encore le niveau de techno embarquée

- THOMAS PEYROT tpeyrot@nicematin.fr

Quoi de neuf ?

Il était grand temps de changer la donne ! Le « silence des anneaux » avait assez duré. Marc Lichte, le seigneur du style chez Audi depuis 2014 assoit son trône. La production bénéficie enfin des fruits son travail, depuis un an déjà avec le renouveau des A1, A6, A7, TT, A8... On le voit très nettement aussi sur ce Q3 de deuxième génération, dévoilé en grande pompe au Mondial de Paris. Et enfin ici à l’essai. En même temps, finalement, que les premières livraisons en concession­s. Ce SUV compact, lancé en 2011, alors très bourgeois dans sa présentati­on, paraissait doux comme un agneau. Son look bien sage, bien propret, a radicaleme­nt changé. Les proportion­s restent parfaiteme­nt homogènes mais gagnent en force, avec des passages de roues très marqués, appuyés par des plis francs et des arêtes saillantes. Le résultat est musculeux à souhait… Et rudement bien balancé. Pourtant, les proportion­s évoluent : l’auto s’étire sur 4,49 m, soit 9,7 cm de plus que sa devancière et gagne 4 cm en largeur (1,85 m). Face à ses concurrent­es directes (BMW X1, futur Range Rover Evoque II, Mercedes GLA, Jaguar E-Pace et Volvo XC40) le nouveau Q3 est relativeme­nt plus bas (1,59 m). Avec sa calandre distinctiv­e single frame octogonale et ses lames verticales, sa signature lumineuse à LED avant et arrière nettement plus visibles de profil (et même Matrix Led, en option), ses grandes écopes sculptées dans les boucliers, le dernier petit “Q” d’Audi ne manque pas d’air. Assurément. Et assume dignement sa filiation avec les incroyable­s mirages Q8 et autres e-Tron.

À bord

Le manque d’espace à bord était l’un des points faibles de la 1re génération. Si bien qu’une famille avec deux enfants peinait presque à trouver l’intérêt de passer d’un Q2 à un Q3… Là encore tout change. En mieux, vous vous en doutez. S’il est encore impossible de faire l’impasse sur l’imposant tunnel de transmissi­on — système Quattro oblige, d’ailleurs plébiscité par 45 % des acquéreurs de Q3 — la modularité s’invite enfin dans l’habitacle. Grâce d’abord à la banquette arrière coulissant­e de série (sur 15 cm) et fractionna­ble (40/20/40). Dommage en revanche, qu’il n’y ait pas de trappe à skis intégrée dans l’accoudoir central arrière, n i de port USB pour les passagers arrière. Les dossiers aussi sont inclinable­s. D’une capacité de coffre parmi les meilleures avec 530 litres (contre 505 litres pour le X1), on peut passer à 675 l en coulissant la banquette et même 1525 en la rabattant complèteme­nt, sans pour autant offrir une surface de chargement parfaiteme­nt plane. Pour le reste, comment rester de marbre devant la console reprenant trait pour trait la calandre octogonale de la calandre, avec un écran tactile orienté vers le conducteur aussi facile d’approche qu’un smartphone. D’ailleurs, il est possible de le recharger par induction dans un large logement idoine. On retrouve le virtual cockpit de 10 pouces de série, avec un affichage d’une clarté limpide. Vous pourrez choisir entre 30 couleurs d’ambiance lumineuse à LED, une fois tirées les poignées de portes intérieure­s à gâchettes inversées drôlement bien pensées. Enfin, mention spéciale aux jeux de teintes gaies contrastée­s des tissus Alcantara © qui ornent la planche de bord et les accoudoirs de portes associés à des inserts alu ou bois de belle facture. Un point sur lequel le BMW X1 fait bien pâle figure.

Au volant

Avec enfin les attributs d’un vrai SUV familial premium, il est possible d’envisager des voyages au long cours au volant (à méplat) du nouveau Q3. Reste à choisir sa motorisati­on parmi les 5 déjà au catalogue. À savoir le 1.5 litre 35 TFSi essence de 150 ch, le 2.0 litres 40 TFSI Quattro de 190 ch ou le 45 TFSi Quattro de 230 ch en boîte S Tronic de notre essai. Le Diesel n’est pas blacklisté pour autant puisque sont proposés les 35 TDi de 150 ch en traction ou Quattro et le 45 TDi Quattro de 190 ch. Il ne vous aura pas échappé qu’aucun noble V6 n’est au programme, chasse gardée du Q5… On serait tenté de vous dire — une fois n’est pas coutume — que la conduite au volant du nouveau Q3 n’est pas le point le plus marquant de notre essai. Pourtant, animé par le plus puissant de ses blocs, il assure largement le service. Mais il ne distille pas les gratificat­ions sensoriell­es escomptées. Un choix assumé par la firme d’Ingolstadt. Le confort et l’agrément avant tout. Finalement pas si lointain du V6 du maison VW. Mais rassurez-vous, en dépassant allègremen­t les 10 litres aux cent, en mode sport (à condition de mettre le sélecteur de boîte en mode manuel et “S” pour plus de réactivité, après avoir paramétré un réglage individuel aux petits oignons), le Q3 45 TFSi s’arrache du sol avec une vigueur insoupçonn­ée. Pour un trip sur bitume, neige ou dans les dunes de la réserve naturelle de Souss Massa, au Maroc, où nous avons osé nous aventurer, toujours dans un confort remarquabl­e, sans à-coups ni tempête. Même chaussés en 20 pouces !

Côté finances

Si le tarif d’entrée (33 670 pour 35 TFSi de vase en boîte mécanique à 6 rapports) est relativeme­nt correct, avouons que notre modèle d’essai bardé d’options (toit panoramiqu­e à 1550 ; pare-chocs S-line dans une couleur contrastée à 300€ ; le Bang&Olufsen Premium Sound System avec son 3D à 930€ ; sans oublier la peinture métallisée aus chatoyants reflets Gris Chronos à 900€) flirte avec les 65 000€ ! Nuançons le propos en précisant qu’il s’agit de la finition haute S line et de la motorisati­on la plus puissante avec système Quattro disponible au catalogue... Pour l’instant du moins, en attendant une hypothétiq­ue version SQ3. Par ailleurs, pour être clair, ce nouveau Q3 n’est “que” 1 500 euros plus cher que son prédécesse­ur, sachant que l’équipement de base bénéficie de quelques améliorati­ons techniques telles que la banquette coulissant­e ou le virtual cockpit de série. Il laisse le champ libre à une liste d’options capables de vous fournir quasiment (à 95 %) le même niveau de dotation hitech que la limousine A8.

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(Photos Th.P. et DR)
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